Elle les préférerait politiciens ou « kidnappeurs de bébés pandas », alors quand on lui demande quelle est leur profession, elle dit juste qu’ils sont dans la musique. Ses interlocuteurs s’imaginent les tournées, les concerts, la foule en délire alors que pour elle c’est plutôt animations en maison de retraite, bals du dimanche sentant la naphtaline et mariages à l’ambiance digne du siècle dernier (le 20ème siècle, presque la préhistoire !). Depuis toute petite elle baigne dans la musique, malheureusement ce n’est pas une musique qui lui convient. Elle rêve de pouvoir échapper à la corvée des concerts parentaux mais à 10 ans elle est encore trop jeune pour rester à la maison. Du coup le mariage qui s’annonce dans les jours à venir va à nouveau être une épreuve difficile à supporter. A moins que…
Elle est marrante Lili, avec sa langue bien pendue, sa capacité à en faire des tonnes pour pas grand-chose et à dramatiser à outrance des situations qu’elle considère comme gênantes. Rien de bien surprenant cela dit, les enfants ont tous eu jour un peu honte de leurs parents, non ? (enfin sauf les miens évidemment).
Un petit roman frais et léger qui, au-delà du décalage générationnel en termes de goût musicaux, montre que le regard porté par une petite fille sur l’activité professionnelle de ses parents peut évoluer à force de dialogue et de compréhension mutuelle. Une lecture bonbon, pleine de tendresse et d’humour, qui se conclut en beauté avec une pirouette finale qui fait mouche.
Même mon prénom est une chanson de Thomas Scotto (ill. Walter Glassof). Actes Sud junior, 2020. 65 pages. 8,50 euros. A partir de 7-8 ans.
Une nouvelle pépite jeunesse partagée avec Noukette