Pour résumer:
Je me suis levée, les mains tremblantes. J’entendais des chuchotements, des rires dans mon dos. J’ai pris le morceau de craie, regardé les chiffres inscrits sur le tableau. Des fractions qui auraient dû être faciles, des fractions qui se délitaient devant moi, des chiffres bizarres, monstrueux, qui me frappaient comme les insultes et les ricanements, comme la vérité qui me sautait au visage…
Ce que j’en pense:
Mots rumeurs, mots cutter est une BD qui vise un public adolescent et qui a pour thème central le harcèlement. Nous y suivons le personnage de Léa, une jeune fille comme les autres qui suite à une soirée va voir sa vie devenir un véritable enfer.
Au fil des pages, on voit la situation s’aggraver, on voit les gens qui ne font rien, la méchanceté des autres, ceux qui ferment les yeux ou détournent le regard et surtout la souffrance de Léa. La jeune adolescente est le personnage principal et on la suit impuissant face à tout ce qu’elle traverse. Malgré la lueur d’espoir que nous laisse entrevoir Charlotte Bousquet, on se doute que le chemin qui mènera Léa vers un dénouement heureux risque d’être long. Avec ce scénario poignant, elle nous décrit tout simplement comment une situation banale peut déraper. De façon intelligente, elle nous montre comment les réseaux sociaux mais également le silence des témoins permet que de telles situations s’installent.
J’ai véritablement été touchée par cette histoire qui malheureusement sonne un peu trop juste. Certaines situations m’ont fait mal à l’estomac. Je suis restée sidérée face à la méchanceté des gens.
Stéphanie Rubini traite le pan esthétique de cette BD. J’ai retrouvé dans cette lecture les traits de la dessinatrice. En effet, Léa n’est pas sans rappeler l’héroïne d’Hiver Indien
En effet, les deux héroïnes possèdent toutes deux une chevelure flamboyante. On retrouve également les traits fins et les visages expressifs. Mais dans Mots rumeurs, mot cutter, Stéphanie Rubini joue avec la couleur, ce qui donne une nouvelle dimension à son dessin et le rend également plus « accessible » à un public plus jeune. Certaines scènes restent néanmoins dures. Il n’est pas toujours facile de se lancer dans l’illustration de ce genre de scénario mais Stéphanie Rubini traite avec justesse le sujet.
Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini constituent donc un duo qui fait mouche. Avec Mots rumeurs, mots cutter, elles traitent avec justesse et sensibilité un sujet d’actualité.
Je tiens à remercier les éditions Gulf Stream pour leur confiance.
Un petit aperçu:
Cette semaine chez Stéphie.
Ma chronique en vidéo: