De l’autre côté de l’horizon - Hinata Nakamura

De l’autre côté de l’horizon - Hinata NakamuraMiake ne supporte plus sa vie de salarymen. Épuisé par un travail harassant et vide de sens, conscient qu’il n’a pas une minute à consacrer à autre chose que les dossiers s’entassant sur son bureau, le jeune homme décide de tout plaquer et de quitter Tokyo pour rejoindre l’île de Tokinowa afin de s’occuper d’un petit bureau de poste. Un changement radical auquel il n’est pas certain d’être préparé. Mais une fois sur place, il va rapidement constater qu’il a fait le bon choix… 

Un manga paisible, qui prend son temps, sans grand enjeu, sans action ni sensationnalisme. Trop calme du coup ? (qui a dit chiant ???). Et bien non, pas du tout en fait. Le rythme lent, les silences et l’ambiance contemplative offrent une lecture pleine de sérénité. Après, les thèmes du changement de vie, de la fuite du monde urbain, de la volonté de faire une pose à l’écart de la frénésie du quotidien n’ont rien d’original. Mais peu importe, ce qui compte c’est la façon dont ils sont abordés et ici force est de reconnaître que la réflexion est amenée avec beaucoup de retenue et d’intelligence.

De l’autre côté de l’horizon - Hinata Nakamura
Après mes lectures de Barakamon et du Vieil homme et son chat (sans parler du merveilleux Manabe Chima de Florent Chavouet), je me rends compte que j’apprécie de plus en plus les tranches de vie insulaires à la japonaise. Les personnages simples et tranquilles mis en scène dans ces récits ont quelque chose d’apaisant et les histoires qui reposent sur trois fois rien dégagent une forme de sobriété qui fait du bien. Pour sa toute première publication, Hinata Nakamura propose une jolie maîtrise narrative couplée à une psychologie des personnages d’une grande finesse. La série s'est conclue au Japon en trois tomes, espérons que la suite sera du même tonneau ! 

De l’autre côté de l’horizon T1 d’Hinata Nakamura (traduit du japonais par Josua Lafitte). Delcourt/Tonkam, 2021. 190 pages. 7,99 euros.