Titre : American Witches
Auteur : Katia Campagne
Edition : Fyctia
Genre : Thriller
Pages : 321
Parution : 14 Janvier 2021
Le corps d’une femme rousse est retrouvé sur un chemin de randonnée, à quelques kilomètres d’une bourgade américaine isolée. Démembrée, un parchemin enfoncé dans la gorge, la victime semble avoir fait l’objet d’une cérémonie macabre. Mise en scène ou rituel consacré ? La question se pose au cœur de Hinsdale, qui garde encore les traces des anciennes chasses aux sorcières.
Chargé de l’enquête, Karl Rosenberg sait qu’il n’y coupera pas : pour sa dernière enquête, il va devoir affronter des légendes qu’il aurait préféré ne pas réveiller, et l’aide de son remplaçant ne sera pas de trop pour démêler les croyances de la réalité. Car dans cette petite ville où tout se sait mais où personne ne parle, les mythes ont toujours un fond de vérité.
Merci Fyctia
J’avais vu ce livre passé plusieurs fois sur les réseaux, il me tentait énormément, une histoire qui parle de sorcières… Je ne pouvais qu’aimer. J’ai donc été ravie d’avoir l’opportunité de le lire grâce à mon partenariat avec Fyctia.
Ethel Green, vient d’être muté dans une petite ville étrange où on ne voit jamais le soleil, une petite ville qui est constamment dans la brume : Hinsdale. Une petite ville tranquille où il ne se passe jamais rien, après tout, il à été envoyé à ce poste un peu par punition après avoir fait trop de vagues à Boston. Il doit reprendre le poste de Karl Rosenberg, qui ne va pas tarder à prendre sa retraite. Il n’aura même pas eu le temps de s’intégrer à l’équiper et encore moins avec les habitants, qu’un meurtre leur tombe dessus. Une magnifique femme rousse a été retrouvée morte sur un chemin de randonnée escarpé. Démembré, entouré de sel, tout laisse penser à un rituel de sorcellerie. Après tout Hinsdale a des liens étroits avec l’histoire des sorcières de Salem, d’ailleurs il flotte toujours une énergie mystique dans cette ville, surtout au cœur de la forêt, là où le corps a été retrouvé…
Ethel et Karl vont donc s’allier sur cette enquête pour savoir qui a tué cette jeune femme. Ce qui s’annonce compliqué entre le vieux shérif qui va boucler sa dernière enquête et le jeune shérif qui est trop terre à terre pour croire à toutes ces histoires de sorcières. Sans parler du manque de moyens de la petite bourgade et le maire qui veut que cette enquête soit bouclée (bâclée) au plus vite pour ne pas entacher la réputation tranquille de sa ville.
Si je peux vous donner un conseil, ne dites jamais à une féministe qu’elle est la propriété d’un homme.
Avec ce livre, je suis clairement sortie de ma zone de confort, je lis vraiment très rarement de thriller. Mais dès que j’avais lu le résumé de celui-ci, j’avais tout de suite été intrigué, j’avais senti qu’il serait différent des autres.
Dès le départ, l’auteure nous embarque dans une ambiance très particulière, forêt mystique, pleine d’énergie, brouillard qui ne se lève jamais, ce qui renforce la sensation d’oppression, de mystique.
Dans ce livre l’auteure parle donc beaucoup de sorcières, mais derrière cette appellation, ce ne sont pas les sorcières qu’on imagine avec le nez crochu et les chapeaux pointus. Ici les sorcières de Salem, sont des sorcières modernes, certes elles utilisent parfois les plantes, pour embêter certaines personnes. Mais ce sont avant tout des femmes indépendants, des femmes qui refuse la domination de l’homme, et qui se battent pour les droits des femmes. Ce qui n’est d’ailleurs pas du tout apprécié dans cette province, où elles vivent éloignées de la population. Elles font peur et pas à cause de sort jetés ou de malédictions, elles font peur car elles prouvent qu’elles peuvent très bien vivre sans hommes. Et comme les croyances sont très fortes dans cette petite ville, elles sont encore plus impressionnantes.
Les mentalités étaient différentes. Les croyances aussi. Il suffisait à une femme de vouloir être indépendante, de refuser un mariage pour être traitée de sorcières.
Tous les personnages de cette histoire sont vraiment très bien construits, ils ont tous parfaitement leur place dans l’histoire. Ils apportent tous quelques choses soit pour les héros soit pour l’enquête en elle-même. Petit coup de cœur pour Christabella, j’ai vraiment adoré ce personnage et tout ce qui l’entoure.
D’ailleurs l’enquête est vraiment très prenante, comme je lis rarement des thrillers, je ne suis pas la mieux placée pour trouvé qui à tué Tara. Du coup, même si j’ai eu des doutes sur certains personnages, je n’ai pas vraiment réussi à comprendre le dénouement avant la révélation.
L’auteure a donc, pour moi, parfaitement bien mené son histoire. Elle nous tient en haleine tout au long du livre, juste ce qu’il faut, il n’y a pas de longueurs, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Il y a toujours de l’action ou un bout de révélation à analyser, sans qu’elle en donne trop, pour moi tout est parfaitement rodé.
Elle s’était battue toute sa vie, pour au final se rendre compte que qui qu’on fasse, on est toujours critiqué par quelqu’un.
En commençant ce livre je ne m’attendais pas du tout à certains sujets abordés, le féminisme, je m’en doutais un peu. Mais ce qui m’a le plus surprise c’est l’omniprésente des réseaux sociaux dans l’histoire, plus précisément instagram et ses influenceurs. J’ai vraiment trouvé ça super intéressant d’intégrer ça à l’histoire, j’ai trouvé que c’était en quelque sorte, une petite mise en garde sur les dangers potentiels de ces réseaux.
En plus de cette enquête qui m’a complètement happée tant elle est addictive. L’auteure nous laisse avec des personnages tous aussi intéressants et attachants les uns que les autres avec leurs histoires passées et leurs combats.
C’est un thriller prenant, mystique avec beaucoup de belles causes à défendre avec une très belle histoire d’amitié pour ensoleiller un peu la brume d’Hinsdale.
Les sorcières nourrissent l’imaginaire populaire. Des siècles durant, la culture dominante a persécuté tous ceux qui ont osé être différents : guérisseurs, sages-femmes, femmes indépendantes ou simplement érudites. Les femmes avec un fort caractère ou une sexualité considéré comme libérée ont été prises pour des sorcières, jugées, condamnés et tuées comme telles.
La figure de la sorcière combat les normes et les contraintes sociales.
Elle incarne une subjectivité féministe qui fait trembler l’ordre patriarcal.