" Quand tu auras vingt ans, nous te marierons. "Ma mère m'avait prévenue. Ce jour-là, elle passa la tête par la porte entrouverte de ma chambre et annonça : " C'est une affaire réglée. " Puis elle retourna à ses occupations ménagères. Nina a sept ans lorsqu'elle est promise à un homme de presque trente ans son aîné, un homme dont elle ignore tout, du visage au nom. L'homme est riche et puissant, c'est amplement suffisant pour ses parents qui ne voient en lui que leur propre enrichissement. Devant le village rassemblé, la promesse du mariage est prononcée. Or, là d'où vient Nina, la parole donnée est une parole sacrée. Dans ces montagnes, la langue et le regard acéré des hommes peuvent être meurtriers. Alors, quelques années plus tard, quand le futur mari disparaît, les ennuis commencent...
Je ne vais pas dire que je n'ai pas aimé ce roman, car Nina à elle seule mérite mon affection, bien que j'en sache peu sur elle, mais ses parents, ce village au creux de la montagne, m'ont donné envie de m'arracher les cheveux. Comment peut-on justifier ce fameux contrat, comment peut-on être de tels parents pour qui la rumeur et le qu'en dira t-on priment sur l'amour et le bonheur de sa progéniture? Au feu les traditions, au feu les arrangements entre familles afin de pérenniser les situations financières! Je ne suis pas particulièrement féministe, car j'estime qu'être femme c'est l'être par nature, il est donc évident que cette histoire où une jeune fille est l'une des parties d'un contrat me rend folle. Si le but était de faire réagir, l'effet escompté est là, je termine ce livre avec le regret de ne pas avoir pu prendre dans mes mains les épaules de Nina afin de la secouer comme un prunier, les parents ne disposent pas de leur enfant.