Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

En ces temps de grisaille - aussi bien en termes météorologiques qu'en terme de moral, je vous propose une lecture étincelante, qui vous remplira le cœur de pensées positives, et ça fait du bien. Ce roman, c'est Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery, publié aux éditions Monsieur Toussaint Laventure. Il paraît que c'est un classique de littérature jeunesse au Canada. Pour ma part, je ne connaissais pas. C'est cette réédition plébiscitée par des dizaines de blogueurs qui me l'a fait découvrir, mais le voyage fut tellement beau...

Anne, c'est un personnage fascinant qui a la douceur de l'enfance, la magie de l'imagination et la maturité de ceux qui ont souffert. Elle est à la fois Laura Ingalls, Oliver Twist et Emma Bovary. Quel mélange... Cette petite fille est adoptée par erreur par les Cuthbert, un frère et une sœur qui souhaitaient un garçon pour les aider dans leur exploitation, mais qui sont tombés sous le charme de cette petite bouffée d'oxygène rousse. Orpheline, elle a vécu dans de nombreuses familles, dans lesquelles elle a davantage été la gouvernante, avec tous les mauvais traitements que cela implique. On comprend dès lors à quel point cette " vraie " adoption est importante pour elle. Et pourquoi elle est si triste quand elle comprend qu'elle n'est pas destinée à rester à Green Gables.

Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

Alors, comment séduit-elle Matthew et Marilla ? En étant elle-même. Parce que ce n'est pas rien d'être Anne. Cette petite fille est une bavarde impénitente, mais ses élans de parole sont autant de rayons de soleil qui viennent illuminer le quotidien monotone de ces deux êtres déjà âgés. Dans cette petite ville d'Avonlea, elle sera remarquée. Susceptible, elle se montre vraie, naturelle, franche, même quand on attend d'elle qu'elle se contrôle. Idéaliste, elle imagine toutes les personnes qui l'entourent comme ayant une place bien précise dans sa vie, à la recherche qu'elle est d'âmes sœurs.

Mais Anne, c'est surtout une faculté d'imagination qu'on peine à concevoir dans notre monde cartésien. Chaque fleur, chaque saison, chaque lever de soleil envahit cette petite fille de pensées magiques ; elle parvient à être heureuse pauvrement vêtue simplement en s'imaginant dans une belle robe. Seul vrai drame dans sa vie : ses cheveux roux et ses tâches de rousseur. Car oui, Anne peut se montrer superficielle parfois.

Des défauts, elle en a un certain nombre. Ses bêtises m'ont fait très souvent sourire, ses demandes de pardon aussi. Tout est décuplé en elle : les émotions, les sensations. Et sa culpabilité, aussi feinte qu'elle puisse paraître, n'en est pas moins sincère et elle en devient terriblement attachante.

Âme de feu et de rosée, elle ressentait les plaisirs et les peines de la vie avec une intensité décuplée.

Auprès de sa nouvelle famille, Anne découvrira l'amour, l'amitié, la confiance, la compétition, l'humiliation, la maladie, l'ambition, la réussite, la mort et le sacrifice. Quand on la rencontre, c'est une petite fille au tempérament aussi flamboyant que ses cheveux ; quand on la quitte, c'est une jeune femme aimante et courageuse. Alors oui, c'est un roman très moral. Elle fait des bêtises, les regrette et apprend, d'où le côté " Laura Ingalls ". Mais tout est tellement sincère chez elle que cela importe peu finalement.

A travers les yeux d'Anne, on se retrouve un peu quand on était enfants, quand les bois devenaient hantés, quand les chemins devenaient des promenades, quand les amis étaient nos raisons de vivre. Anne, elle nous réapprend à aimer la vie, à savourer chacun de ses bienfaits, à surmonter chacune de ses épreuves, tout cela dans un univers rempli d'amour et de magie. Et c'est pour cela que je l'ai aimée, très vite, et pour longtemps je crois...

Priscilla