Peter Swanson, né en 1968, est un écrivain américain, auteur de thrillers. J’avais détesté (Si ! si !) son précédent ouvrage, Vis-à-vis en 2020, alors ne me demandez pas pourquoi j’ai ouvert son nouveau roman Huit crimes parfaits qui vient de paraître, je n’en sais rien. La seule explication qui me vient à l’idée, ma mémoire commençant à défaillir, j’en avais rayé le nom de cet écrivain et j’ai pensé m’attaquer à un auteur inconnu ! Louons cette méprise car ce polar, n’est pas mal du tout…
Boston. Malcolm Kershaw, veuf et narrateur, tient une librairie spécialisée dans le roman policier. Une vie a priori tranquille, jusqu’à ce que l’agent du FBI Gwen Mulvey le contacte. Des crimes ont été commis ces derniers mois et ils pourraient être inspirés de polars connus, plus particulièrement de ceux faisant partie d’une liste de huit titres, cités par Malcolm dans un article pour le blog de sa libraire. Gwen Mulvey demande à Malcolm s’il peut la tuyauter sur ces bouquins qu’il connait parfaitement… La suite de l’intrigue va rapidement montrer que Malcolm – qui l’avoue lui-même - n’est pas le si gentil garçon qu’il paraît, que ces crimes sont bien liés à sa liste, que le criminel connait Malcolm et que peut-être c’est à lui qu’il s’attaque réellement ?
Comme tout le monde n’aime pas obligatoirement les polars, je signale que celui-ci ne comporte ni scènes brutales, ni sexe. Ne reste et ce n’est pas péjoratif, qu’un long suspense tranquille lié aux révélations sur le passé de Malcolm et l’étau qui se resserre autant sur lui que sur le criminel que le libraire va tenter de démasquer.
Tout l’intérêt de ce roman, ce dont je me suis délecté tout du long, ce sont les références permanentes à ces vieux polars que nous avons tous lus (je suppose ?) : ABC contre Poirot d’Agatha Christie, Assurance sur la mort de James M. Cain, L’Inconnu du Nord-Express de Patricia Highsmith etc. Bouquins dont Malcolm nous remet en mémoire les scénarios pour les comparer aux crimes commis et sur lesquels enquête le FBI.
Le récit avance gentiment dans une ambiance feutrée confortée par des détails annexes, grosses chutes de neige sur Boston ou le chat Nero avide de caresses et pensionnaire permanent de la librairie. Un polar à l’ancienne donc, et j’avoue l’avoir dévoré curieux d’en connaitre l’épilogue (peut-être un peu long ?). J’ai assez cassé le précédent roman de l’écrivain, pour dire que celui-ci m’a agréablement surpris et séduit !