The Heroic Legend of Arslân T4, de Hiromu Arakawa et Yoshiki Tanaka, traduit du japonais par Fabien Vautrin & Maiko_O, Kurokawa, 2016 (VO : 2015), 195 pages.
L’histoire
Faranghîs et Ghîb ont rejoint Arslân dans sa lutte pour récupérer son royaume. Mais ce renfort est loin d’être suffisant pour se lever contre l’armée de Lusitanie et l’abominable Homme au Masque d’argent. Arslân part alors pour la Forteresse Kashân où il va quérir l’aide du seigneur Hodeyr.
Note : 5 sur 5.
Mon humble avis
Comme il s’agit d’un quatrième tome, je vais dévoiler des éléments d’intrigues importants des tomes précédents donc si vous souhaitez conserver le suspens, mieux vaut peut-être aller voir les chroniques précédentes.
Après avoir découvert que la chute d’Ecbatâna, de l’armée parse et de son roi était le fait du neveu de ce dernier, Hilmes, caché derrière un masque d’argent, ce tome nous présente à l’aide de flashback la raison derrière la haine de ce dernier pour le roi Andragoras. On comprend mieux ses agissements, même s’il paraît toujours très risqué d’avoir tenté une telle alliance avec les Lusitaniens et les yahldaïstes.
Au milieu des poursuites de l’armée lusitanienne, Arslân et ses comparses de voyage trouvent un bref refuge chez un allié mais la situation est loin d’être simple. J’ai beaucoup apprécié ce tome pour la place qu’il laisse au prince – qu’on a finalement peu eu l’occasion d’entendre jusqu’ici. Quand c’est nécessaire, il n’hésite pas à se faire entendre et à s’imposer, mais surtout on a la preuve à nouveau qu’il ne considère pas les autres comme inférieur malgré son rang et sa position royale. Même si le souverain ou la souveraine proche de son peuple et souhaitant l’égalité est un lieu commun, je le trouve personnellement tout à fait plaisant et bien exécuté ici. Je suis impatiente de voir ce que cela peut donner après le règne d’Andragoras qui s’entourait d’esclaves, et la tyrannie du roi Lisutanien.
Malgré toutes ses bonnes volontés d’égalité, le prince va se rendre compte que parfois ces dernières ne suffisent pas et qu’un travail en profondeur et sur la durée doit être fait pour changer les mentalités et les traditions ancrées depuis tant d’années. Pour autant, il ne désespère pas et continue à vouloir apprendre comment faire. J’ai trouvé le discours sur les esclaves qui ne « savent pas quoi faire de leur liberté » très caricatural et assez problématique en revanche.
Bodin, le grand prêtre de l’église yahldaïste, n’hésite pas à aller toujours plus loin dans la cruauté et la folie pour se venger ou tout simplement exterminer les « hérétiques » et les « païens », en faisant appel à « L’ordre du temple » (oui oui les templiers). Ces derniers semblent encore plus extrêmes que tout ce qu’on a pu voir de la part des adorateurs de Yahldabôth – c’est dire. Finalement, j’ai l’impression qu’aucun personnage portant cette foi ne soit présenté sous une lueur positive depuis le début du récit, à l’exception d’Étoile. Il n’est pas permis de douter que les yahldaïstes sont les méchants de l’histoire.