Je pense que vous êtes nombreux à l'avoir attendu, et voilà : le tome 2 de la réédition par J'ai lu de sort aujourd'hui ! J'avais adoré le premier volet lors de sa sortie en début d'année, je vous en avais parlé dans cette chronique : La Chronique des Bridgerton de Julia Quinn
Avant de me lancer, j'avoue avoir eu un peu peur que ça ne devienne répétitif. Vous savez, on connaît la chanson : ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre, et pourtant... Alors bien sûr, le déroulement de l'histoire est, dans les grandes lignes, le même avec Benedict et Colin, qu'avec Daphné et Anthony. Et pourtant Julia Quinn parvient à innover à chaque fois ! C'est un vrai tour de force !
Avec Benedict, on fait la connaissance d'un membre de la fratrie qui était resté discret jusqu'ici et avec lui, on découvre Sophie Beckett (que j'ai voulu appeler Sophie Bennett durant toute ma lecture, c'est vous dire l'influence de Jane Austen sur cette saga), une Cendrillon de l'Angleterre du XIXe siècle, mais une Cendrillon fière et courageuse qui refuse de subir son destin, malgré l'acharnement de l'acariâtre belle-mère.
Avec Colin, je ne peux pas vous dévoiler l'intrigue principale dans la mesure où, pour la première fois, aucun nouveau personnage n'entre en scène. On se délecte seulement de l'évolution de deux individus que l'on connaît déjà. C'est avec ce tome que l'on se concentre davantage sur l'identité de Lady Whistledown (vous ai-je déjà parlé de ce spoil atroce dans la série sur Netflix ????), que les personnages - en même temps que les lecteurs - enquêtent et vont de fausses révélations en vrais scandales.
Vous y retrouverez les thèmes qui vous ont fait adorer les tomes de Daphné et Anthony : amour, amitié, sexualité, faux-semblants, rumeurs, thé, scones et langues de vipère à foison. Moi j'adore...
Benedict et Colin ont des tempéraments bien différents. Si j'ai aimé les deux, j'ai eu un peu plus de mal à cautionner les crises de possessivité et de problèmes existentiels de Colin. Sa manière de " protéger " sa bien-aimée m'a semblé souvent trop intrusive et parfois violente. A l'inverse j'ai adoré le trouble qui s'est emparé de Benedict devant une situation qu'il ne maîtrise pas, une danse qu'il ne mène pas. Les deux femmes m'ont paru différentes aussi de Daphné et Kate, moins discrètes, moins respectueuses des convenances, moins dans les sentiers battus, ce qui n'a fait que rendre leur romance plus intéressante encore.
Encore une fois, la force de Julia Quinn ici, ce sont aussi les à-côtés. J'ai trouvé la famille Bridgerton plus unie, plus présente que dans les deux précédents opus. On y côtoie bien plus régulièrement Eloïse, Hyacinthe (ces deux sœurs sont absolument géniales, j'ai hâte de savoir quel destin leur réserve l'autrice) et Violet, et c'est un pur délice car la relation entre tous les membres de cette famille est tendre et espiègle. Aucune grande déclaration d'amour, mais des piques, des provocations qui ne sont que de plus belles preuves de la complicité qu'ils ont nouée. Lady Danbury, un personnage cynique et acerbe que j'adorais déjà dans les tomes 1 et 2, prend beaucoup d'ampleur dans le tome dévolu à Colin, et elle y a gagné une dimension attachante très agréable. Et puis, il y a les personnages dont on ne peut que rire, notamment la famille Featherington. Bref, on ne se contente pas des héros ici, c'est tout un univers, un ton, un style que j'ai aimé retrouver et qui vont me manquer d'ici la parution des tomes 5 et 6.
Laissez-vous tenter, c'est un joli petit plaisir qui ne se refuse pas !
Priscilla