Je ne connaissais pas du tout la plume d'Edith Wharton. A dire vrai, j'ai fait sa découverte lorsque je me suis abonnée aux Romans Eternels. Je me suis donc dit que c'était l'occasion pour moi, de voir au delà des sœurs Brontë ou de Jane Austen.
Le temps de l'innocence nous plonge dans les année 20, à travers son personnage, Newland Archer. Une jeune et brillant avocat de New-York. Alors qu'il s'apprête à épouser la jeune May Welland, tout deux très épris, il va faire la rencontre de la cousine de cette dernière, la Comtesse Ellen Olenska, qui fuit son époux et s'apprête à demander le divorce.
Le divorce étant très mal vu à l'époque, chacun y va de son jugement, préférant renvoyer l'épouse chez son mari, plutôt que de subir une mauvaise réputation. Tantôt effrayés par cette décision de divorcer tantôt désireux de soutenir les membres de la famille, les Welland et tout leur proches vont prendre cette nouvelle chacun à leur façon.
Côté personnages, Edith Wharton se concentre davantage sur trois d'entre eux. Newland Archer, le personnage principal, dont nous avons le point de vue. Je dois dire que j'ai aimé son évolution concernant son recul sur la situation et la haute-société New-Yorkaise notamment grâce à Ellen, qui le pousse à voir plus loin que les préjugés. Je pense surtout aux différences hommes-femmes, surtout en terme de séparation. En revanche, je n'ai pas aimé son personnage dans son ensemble. Dès l'apparition d'Ellen, celui qui ne voyait que par May et son innocence, va rapidement se rendre compte que finalement, il ne sera jamais heureux dans un mariage comme celui-ci. Le seul hic, c'est qu'il ne va pas mettre un terme à cette relation malgré les "perches" que lui tend May.
De son côté, May est une jeune femme désireuse de bien faire. Un peu naïve sur les bords, elle croit un peu trop que tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Je n'ai pas spécialement accroché plus que ça à son personnage mais disons qu'elle reste en arrière plan de l'histoire. C'est un peu le cliché de la jeune femme de l'époque. Pas méchante mais pas non plus très intéressante.
Enfin, la nouvelle venue, Ellen Olenska est une jeune femme en quête de liberté. Fuyant un mariage aussi désastreux que malheureux, celle-ci espère bien pouvoir démarrer une nouvelle vie auprès de sa famille. Elle est bien loin des préjugés de la haute-société New-Yorkaise que dépeint Edith Wharton dans son histoire. Et malgré son amour naissant pour le personnage principal, Newland, celle-ci restera toujours loyale et droite vis-à-vis de sa cousine. C'est d'ailleurs, sur ce point que j'ai apprécié son personnage.
Le temps de l'innocence est un roman qui se lit assez vite. Le style de l'autrice m'a agréablement surprise. J'ai trouvé l'ensemble fluide et sans fioritures. Pourtant, c'était assez mal gagné vu que l'histoire en elle-même ne m'a pas convaincu. A vrai dire, on est presque dans l'infidélité ici. Newland, sur le point de se marier qui fréquente assidument Ellen, dans le dos de sa -presque - femme, et tente de convaincre cette dernière d'être sa maitresse, c'était un peu agaçant pour moi.
Pour le coup, je trouve qu'Anne Brontë avec La dame du château de Wildfell qui a, elle aussi abordé la vie d'une femme qui a fui son époux m'a davantage plus, puisqu'ici, nous n'avons pas un personnage masculin qui, refuse de quitter sa fiancé pour une autre femme, dont la réputation est assez mauvaise.
Je ressors donc assez perplexe. Si je n'ai pas adhéré aux personnages du Temps de l'innocence et ce, pour les raisons évoquer plus haut, j'ai tout de même bien accroché la plume de l'autrice et à l'époque du récit. Je suis persuadée que dans d'autres histoires j'apprécierais davantage ma lecture. Ca tombe plutôt bien puisque j'ai aussi Chez les heureux du monde à lire !