Sœur Marie est une religieuse comme les autres : elle prie le matin, aide le père Paul, et écoute les fidèles. Pourtant, après le meurtre de la Sous-Prieure de Saint-Lazare, c’est elle qu’on affecte là-bas. Elle doit se charger de la surveillance des prisonnières les plus dangereuses de France. Mais, quand celles-ci vont se livrer à elle, elle va comprendre qu’il s’agit surtout de femmes qui sortent du cadre établi par la société de l’époque. Comment les aider à trouver leur place dans le chaos ? Comment ne pas finir comme sa prédécesseur ? Et surtout, n’a-t-elle pas elle aussi des choses à se reprocher ?
J’ai eu le plaisir de recevoir le deuxième roman de Yasmina Behagle qui m’avait déjà séduite avec Fièvre de lait.
Dans Leur mère à toutes, nous découvrons l’histoire de Sœur Marie qui se voit transférée comme Sous- Prieure dans une prison pour femmes. Là- bas, elle va découvrir la dure vie carcérale mais également les nombreuses injustices et inégalités sociales de son époque. Sœur Marie va se confronter aux pires comme au meilleur. Elle va recueillir les récits de ces femmes blessées. Elle va essayer de les comprendre mais également de les soulager au mieux. A travers les récits des prisonnières, l’on découvre un pan de leur personnalité de leur histoire. Ainsi, le lecteur les voit d’un autre œil et notre regard change sensiblement. Sœur Marie pourrait facilement incarner la perfection mais elle avoue de son côté certains péchés qui lui ont valu sa mutation injuste.
Avec ce récit, Yasmina Behagle nous narre une histoire prenante mais nous décrit également le statut des femmes de l’époque. A travers le regard de Sœur Marie, c’est tout une société qui est décortiquée. J’ai vraiment apprécié la peinture que nous livre auteure. Une peinture tout en nuances et en textures. Yasmina Behagle a choisi pour personnage principale une sœur. On pourrait imaginer qu’elle en a fait un personnage bien pensant mais pas du tout. Au contraire, le regard humain de celle-ci nous ouvre à plus d’empathie envers les prisonnières. De plus, elle a l’intelligence de nous livrer un personnage pas si parfait que cela puisque Sœur Marie incarne également une pécheresse. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
J’ai apprécié cette lecture même si j’ai trouvé quelques passages un peu confus. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la vie de Sœur Marie, mais également toute l’ambiance de l’époque. Au- delà de nous livrer une belle histoire, Yasmina Behagle a l’art de dépeindre des ambiances qui transportent son lecteur. Je suis donc conquise par cette lecture.