Publié aux éditions de L'Archipel, 2020, 472 pages. Angleterre, 1465, les grandes familles de Lancastre et York se disputent depuis plus de 10 ans le trône. À cette époque un homme œuvre dans l'ombre pour faire et défaire les dynasties, au gré de ses intérêts personnels : Richard Neville, comte de Warwick, surnommé le " faiseur de rois ". Celui- ci, sans héritier homme, s'est servi de ses deux filles, Isabelle et Anne, comme des pions sur l'échiquier politique. En Angleterre, en 1465, Anne Neville , fille du comte de Warwick, va nous raconter sa vie tumultueuse à la cour du roi d'Angleterre. Intrigues, trahisons , alliances, elle nous fait pénétrer au plus près de la cour et de ses manigances. C'est le premier roman que je lis de Philippa Gregory et je dois lui reconnaître un certain talent de conteuse. Son roman est avant tout historique. Minutieusement, elle nous raconte une intense mais brève période de la cour d'Angleterre, à travers les yeux de la jeune Anne. Le père de cette dernière est surnommé le faiseur de rois car c'est lui qui, dans l'ombre, tire les ficelles du jeu, et place ses pions sur l'échiquier du pouvoir politique mais c'est sans compter sur la puissante famille Rivers, dont Elizabeth deviendra reine d'Angleterre.
Cette dernière est montrée comme une reine calculatrice et froide bientôt traitée de sorcière par tous ceux qui veulent la voir chuter. Il est étonnant de voir à quelle vitesse les alliances se font et se défont, les trahisons se multiplient, les mises à mort se répètent. C'en est presque vertigineux.
Au milieu de tout ce désordre, il y a Anne Neville qui prend lentement conscience de sa place insignifiante de femme . Elle n'est qu'un pion que son père marie selon les opportunités! C'en est glaçant. Les femmes ne sont bonnes qu'à être des mères pour assurer la pérennité de la famille. J'ai appris beaucoup choses sur la façon dont les femmes (et les hommes) vivaient à l'époque. Philippa Gregory nous détaille les choses du quotidien sans que cela ne soit pédant ou répétitif. Une scène m'a marquée particulièrement: celle de l'accouchement d'Isabelle, la sœur d'Anne! Le roman se lit un peu comme on regarderait une bonne série . Chaque chapitre en appelle un autre et malgré les nombreux Edouard, Richard et j'en passe, je me suis régalée. Je ne peux que vous conseiller cet excellente roman historique entre intrigues politiques et amoureuses.