Jupiter, le dieu des pétards mouillés

En 1466, " le poisson d'avril " désignait un " entremetteur, intermédiaire, jeune garçon chargé de porter les lettres d'amour de son maître ". En ce 1er avril 2021, le poisson n'est malheureusement, qu'une liste réitérée de restrictions qui depuis un an, se substituent les unes aux autres selon le bon vouloir de notre maître, Macron.
Oui je sais, ça fait chier...

" Le moment est venu d'assumer mes responsabilité de chef d'état et de chef de guerre. Je vous l'avoue, et quoiqu'il m'en coûte, je vous dois des excuses. Je me suis planté sur toute la ligne, au grand dam de vous tous. J'ai décidé ce soir de tomber la veste et la cravate. De casser l'étiquette et les codes de la com'. N'en soyez pas surpris. Pas plus qu'il ne faut. De toute façon rassurez-vous, vous n'êtes certainement pas les seuls. Mon équipe qui veille en coulisses, de celui qui a écrit mon discours en passant par la coiffeuse qui vérifie l'exactitude géométrique de ma mèche, sans oublier tous ceux qui me conseillent, me pressent, me poussent, m'arrêtent, me suggèrent telle ou telle décision, flippent quand je ne les écoute pas et jubilent de satisfaction quand ils pensent qu'ils parlent par ma bouche....Tout ce petit monde là est, j'en suis persuadé, aux abois. Au contraire de vous qui en restez bouche bée et en riez nerveusement, ils vadrouillent dans la panique. Leurs smartphones sont en train d'exploser ! Qu'est-ce qu'il nous fait là, Manu ? Il a pété un câble ? Pour qui il se prend, c'est grâce à nous s'il est président ! A nos influences, à nos réseaux et à notre argent. C'est pas possible, il est en train de foutre en l'air sa carrière ! Et la nôtre avec !

Vous n'êtes pas sans ignorer mon admiration pour Bonaparte, De Gaulle ou Churchill. Mais n "écrit pas l'Histoire qui veut et n'est pas non plus Churchill ou De Gaulle qui veut. Il ne suffit pas d'astiquer leur pompe mémorielle à grand renfort de références pour se hisser à leur sens de " la responsabilité, prix de la grandeur ", comme l'a dit Winston. Je ne laisserai certainement pas une trace dans l'Histoire à la hauteur de la leur. Mais je me refuse à en être un paillasson. Je me refuse de servir de Ponce Pilate à tous ces hauts fonctionnaires et technocrates en col blanc pour qu'ils essuient prudemment le moment venu leurs mains dans le torchon de leur incurie, qu'ils ne manqueront pas de me tendre.

J'ai enfin pleinement saisi l'absurdité de notre gestion de la pandémie et pour être honnête, je vous le dois. En mesurant votre mécontentement, en voyant la pauvreté augmenter parallèlement à la dette nationale, en prenant conscience de la détresse psychologique de tout un chacun, pas seulement des jeunes, en parcourant

Voilà ce que je voulais partager avec vous. Cela ne va pas être facile, ni pour vous, ni pour moi. Néanmoins, je suis et reste encore votre président. Je vous remets donc solennellement ce soir votre avenir entre vos mains. Que la joie de vivre batte à nouveau tambour. Merci. "

Hélas, Macron ne l'a pas fait. Il a préféré se tirer une balle dans le pied plutôt que d'ajouter une grandeur réellement bienveillante à son quinquennat tragique et pathétique qui tous nous le constatons notamment depuis un an, tient plus de la feuille de chou évanescente que de l'épopée héroïque. Il a préféré miser sur sa résistance victimaire, pris en otage par son exécutif.
Finalement, l'Histoire ne retiendra peut-être de lui que ce qu'il est. Jupiter, le dieu des pétards mouillés.

© L'Ombre du Regard Ed., Mélanie Talcott -02/04/2021
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Jupiter, le dieu des pétards mouillés