… ou la mondialisation à l’envers.
Et si les conquistadors n’avaient pas envahi ce qui s’appelle l’Amérique ?
Et si les indiens étaient devenus les maîtres de l’Europe ?
Une aventure en quatre parties :
Vers l’an mille, auprès de Freydis Eiriksdottir. Elle et les siens quittent le froid, naviguent, trouvent des terres plus accueillantes et ne rentrent pas comme prévu au Groenland. Mais Freydis et ses compagnons doivent sans cesse quitter les terres où ils se sont établis puisqu’ils sèment la maladie partout où ils passent.
Grâce à la lecture du journal de Christophe Colomb. Celui-ci ne découvre pas l’Amérique et meurt emprisonné à Cuba.
La plus grande partie du livre est consacrée à Atahualpa, poursuivi par son demi-frère, qui part à la conquête de l’Occident. Lorsqu’il débarque à Lisbonne, la ville vient d’être touchée par un séisme. L’attendant alors des rencontres avec les plus grandes figures : Michelangelo, Luther, François Ier…
Enfin, et peut-être qu’il y a une certaine longueur à ce stade, la quatrième et dernière partie est une réécriture de Don Quichotte. Ces aventures sont ceci dit plutôt amusantes.
Avec Civilizations, Laurent Binet propose un jeu littéraire et historique fascinant. Son ouvrage est qualifié d’érudit, il l’est. Les connaissances du lecteur ne suffisent sûrement pas à tous les coups pour qu’il apprécie cette uchronie extrêmement bien pensée et finement travaillée du début à la fin. Faire des recherches en parallèle de la lecture est donc inévitable, mais lire, apprendre, se questionner ainsi sur l’Histoire, les sociétés – et questionner le texte aussi – est passionnant. Il y avait eu l’époustouflant HHhH, voici l’épatant Civilizations. Une expédition dans un monde parallèle foisonnant et saisissant. Un admirable voyage qui rappelle aussi combien tout est possible avec la littérature.
Présentation de l’éditeur :
Vers l’an mille : la fille d’Erik le Rouge met cap au sud.
1492 : Colomb ne découvre pas l’Amérique.
1531 : les Incas envahissent l’Europe.
À quelles conditions ce qui a été aurait-il pu ne pas être ? Il a manqué trois choses aux Indiens pour résister aux conquistadors. Donnez-leur le cheval, le fer, les anticorps, et toute l’histoire du monde est à refaire. Civilizations est le roman de cette hypothèse : Atahualpa débarque dans l’Europe de Charles Quint. Pour y trouver quoi ? L’Inquisition espagnole, la Réforme de Luther, le capitalisme naissant. Le prodige de l’imprimerie, et ses feuilles qui parlent. Des monarchies exténuées par leurs guerres sans fin, sous la menace constante des Turcs. Une mer infestée de pirates. Un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques. Mais surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement, juifs de Tolède, maures de Grenade, paysans allemands : des alliés. De Cuzco à Aix-la-Chapelle, et jusqu’à la bataille de Lépante, voici le récit de la mondialisation renversée, telle qu’au fond, il s’en fallut d’un rien pour qu’elle l’emporte, et devienne réalité.
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