Les animaux de Christian Kiefer

Les animaux de Christian Kiefer

Les animaux, Christian Kiefer, Traduit de l’anglais par Marina Boraso, 2017, 400 pages, Lu sur liseuse

Dans l’Idaho, où il fait très froid l’hiver, où la neige ne permet pas de circuler normalement, Bill tient un refuge pour animaux blessés (ours, loups, rapaces, pumas…). L’homme est paisible, un peu ours lui-même, mais amoureux d’une vétérinaire qu’il souhaite épouser. Tout a l’air serein. Seulement voilà Rick est sorti de prison et le passé de Bill va ressurgir et faire éclater tout ça en lambeaux.

Le sujet n’est pas d’une originalité folle mais la narration rend le roman très addictif. Ce qui s’est passé 12 ans auparavant, nous est livré par bribes, toutes petites bribes, peu à peu, tout petit peu, jusqu’à l’ultime moment. La vétérinaire est au courant de ce qui s’est passé, bien avant nous, l’auteur mise sur la frustration du lecteur et il y parvient très bien.

Sans lésiner sur le lyrisme dans les parties « nature » et sur le réalisme sec dans les parties « perdus dans la ville », l’auteur nous livre l’histoire de Bill de manière décousue, on s’y perd un peu parfois, surtout au début, mais ce n’est pas désagréable. Je suis revenue en arrière à de multiples reprises parce que je m’étais égarée dans le temps mais sans que cela ne nuise à la qualité de ma lecture.

C’est l’histoire d’une rédemption qui vire au cauchemar. Peut-on échapper à son passé ? Ne nous rattrape-t-il pas toujours ? Et pourquoi tant de haine ?

D’un point de vue écologico-animalo-naturel, est-ce que garder en cage des animaux sauvages sous prétexte qu’ils ont été blessés est cohérent ? Ne vaut-il pas mieux les remettre en liberté au risque qu’ils meurent plus vite ?

La fin très ouverte peut être déstabilisante pour certains, elle me convient parfaitement quant à moi, j’ai imaginé ce que j’ai voulu…

Un bon roman, et maintenant il ne me reste plus qu’à découvrir la dernière parution de l’auteur : Fantômes.