Etonnants lapins de Pierre Rigaux
Le lapin de garenne est un hôte plus ou moins familier de nos campagnes; Le connait-on pour autant ? Pas sûr. Le livre de Pierre Rigaux est donc intéressant à plus d’un titre. D’abord pour nous faire découvrir le mode de vie et la biologie du lapin, de l’utilité de ses oreilles à la vitesse à laquelle il peut courir en passant par l’éventail de ses prédateurs, dont le plus cruel et le plus redoutable : l’humain. Si la première moitié de l’ouvrage est consacrée au lapin dans la nature, la seconde est relative à l’élevage et à la chasse, une réalité de la vie d’un lapin que l’on saurait occulter. Des clapiers familiaux aux élevages industriels, il n’y a qu’un pas vite franchi, et nos charmants petits lapins vivent un enfer durant leur courte vie pour garnir nos assiettes. Enfin, pas la mienne, mais probablement la vôtre. Vous y apprendrez également le sort des lapins angora, guère plus enviable, et celui des Orylag, race créée par l’INRA (et oui…) pour produire un pelage doux et dense et servira à fabriquer des manteaux de luxe. Que toutes ces petites bêtes souffrent le martyre pour l’élégance de quelques humains n’intéresse pas grand-monde. Et je ne parle pas de l’utilisation des lapins dans les laboratoires pour des expériences diverses et variées mais toujours douloureuses. Le livre se termine sur l’expansion du lapin et ses conséquences dans la nature. Car enfin, l’être humain ne s’est pas contenté de modifier génétiquement les lapins, de les exploiter, il a fait aussi beaucoup d’erreurs stratégiques le conduisant à considérer les lapins comme un fléau en certaines parties du monde. L’exemple le plus célèbre de lutte contre la prolifération des lapins est en Australie, clôture et introduction de maladies ont été des réponses complètement inadéquates. Mais rassurons-nous, les chasseurs sont là pour endiguer l’expansion du lapin dans la nature ! Mais alors, pourquoi le lapin est-il aussi élevé pour la chasse ? Avouez que vous y perdez aussi votre latin, non ? Merci donc à l’auteur d’avoir soulevé un coin du voile et de faire réfléchir les lecteurs sur le sort peu enviable d’une petite bête pourtant bien sympathique.
Jasper’s story de Jill Robinson
Jill Robinson est cette femme extraordinaire qui a fondé l’association Animal Asia après avoir découvert le trafic de la bile d’ours en Asie. Le déclic fut une « rencontre » avec un ours captif en 1993, de l’espèce des ours à collier, les moon bears en anglais, à qui elle promit de se consacrer à la libération des ours détenus dans des conditions horribles dans ces fermes de l’enfer. Pas de traduction française pour ce beau livre destiné aux enfants, mais des textes courts et surtout de superbes illustrations signées Gijsbert van Frankenhuyzen. A ce jour, l’association a pu sauver 400 ours en Chine et au Vietnam qui après avoir connu l’enfer goûtent aujourd’hui une existence paisible dans différents sanctuaires malgré des handicaps très sévères pour certains. C’est un peu le livre de l’espoir symbolisé par l’ours Jasper qui est devenu un ambassadeur pour ses congénères. plus d’informations ici : http://www.animalsasiafrance.fr/
Saving sun bears de Sarah Pye
Enfin, j’en terminerai avec un autre livre en anglais consacré aux ours malais et à leur protecteur, le Dr Wong Siew Te. Ce biologiste a fondé le Borneo Sun Bear Conservation Center à Bornéo qui réhabilite les ours trouvés ou confiés par les autorités du pays. Ces ours sont chassés pour leur bile et leurs pattes (on en fait de la soupe) et les petits sont prisés comme animaux de compagnie tant ils ont de mignonnes petites bouilles. Traumatisés par la perte de leur mère souvent tuée sous leurs yeux, ces oursons finissent encagés chez des particuliers, mal nourris et privés de leur vie d’ours libre. J’ai eu la chance de rencontrer virtuellement Wong Siew Te à plusieurs reprises, c’est un homme d’une grande intelligence, bardé de diplômes et de distinctions honorifiques, humble et d’une grande sensibilité envers toute vie animale. Un grand monsieur ! Ce livre écrit par une auteure australienne qui a, elle aussi, été impressionnée par le dévouement de ce biologiste, et retrace aussi bien son parcours personnel que ses aventures pour créer ce sanctuaire et participer ainsi à la sauvegarde des ours malais. Plus d’informations sur son centre de recherches ici : https://www.bsbcc.org.my/