Sauf qu'Angela n'est pas n'importe qui. Son oncle et tuteur légal, avec lequel elle vivait, est le leader du parti national socialiste des travailleurs, Adolf Hitler. Les liens troubles entre lui et sa nièce font d'ailleurs l'objet de rumeurs dans les rangs des opposants comme des partisans de cet homme politique en pleine ascension. Détail troublant : l'arme qui a tué Angela appartient à Hitler. Munich, 1931: Angela Raubal , dit " Geli ", est retrouvée morte dans son appartement. Elle s'est apparemment suicidée d'une balle dans le cœur. Les commissaires Forster et Sauer sont dépêchés sur les lieux pour enquêter. Tout les conduit à penser qu'il s'agit bien d'un suicide mais certains détails leur mettent la puce à l'oreille. Il y a d'abord cette envie brusque d'expédier l'enquête en seulement quelques heures. Il y aussi le fait qu'on raconte de drôles de choses dans l'entourage de Geli. Elle n'est pas n'importe qui puisqu'elle est la nièce d'un certain Adolf Hitler, en pleine ascension politique... Fabiano Massimi choisit de placer son intrigue à un tournant de l'histoire . 1931 représente une année charnière pendant laquelle Hitler va acquérir énormément de pouvoir. Sa milice commence à s'organiser. On sent clairement la montée en puissance du nazisme avec une population par toujours convaincue par ce nouveau parti politique qui effraie plus qu'il ne fascine, du moins au début. Geli apparaît clairement comme un obstacle sur le route du führer. Le lecteur croisera la route d'innombrables noms tristement célèbres: Goering, Himmler et j'en passe... Les deux commissaires chargés de l'enquête vont donc se heurter à une intrigue retorse , pleine de rebondissements. Je n'ai pas vu venir les multiples retournements de situation, il est vrai et jusqu'au bout du roman, j'ai été captivée par ma lecture. Suicide? Crime déguisé? L'auteur nous tient en haleine jusqu'à la dernière page mêlant scandale politique et passionnel. Il s'appuie sur un fait véridique et entend apporter une hypothèse de réponse à la mort de Geli.
Mais ce qui fait, selon moi, la force du roman, c'est le duo d'enquêteurs . Il fonctionne à merveille et cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça dans un roman policier. Sauer incarne la droiture allemande, la rigidité de l'enquêteur qui ne dévie jamais de son but; Forster vient contrebalancer le tout apportant un humour bienvenu, parfois potache souvent cynique. J'ai vraiment eu du plaisir à côtoyer ces deux-là tout au long de l'enquête. Bref, on ne s'ennuie pas un seul instant!
" L 'Ange de Munich " est au final un roman policier classique mais passionnant grâce à un duo d'enquêteurs intéressant et à une intrigue qui fait la part belle à l'Histoire avec un grand H.