Titre : La Datcha
Auteur : Agnès Martin Lugand
Edition : Michel Lafon
Genre : Contemporain
Pages : 344
Parution : 25 mars 2021
L’homme venait de me déposer dans un décor de rêve, dont je n’aurais même pas soupçonné l’existence.
L’hôtel en lui-même était imposant, majestueux ; les pierres, les grands volets, les immenses platanes tout autour de la cour, la fontaine couverte de mousse qui lui conférait un aspect féerique.
Je ne tiendrais pas deux jours, je n’étais pas à ma place. Devais-je fuir immédiatement, retrouver ma vie d’errance dont je connaissais les codes, où je savais comment survivre, ou bien rester et tenter ma chance dans ce monde inconnu, étranger, mais qui exerçait sur moi une attraction aussi soudaine qu’incontrôlable ?
Comme chaque année, j’attends avec impatiente la sortie des livres d’Agnès Martin Lugand. Le peu de temps qui s’est écoulé entre le moment où les premiers l’ont eu entre les mains et le moment où je l’ai lu, j’avais déjà vu pas mal d’avis, tous élogieux.
J’étais donc très impatiente de rejoindre la Datcha, et je ne suis pas déçue du voyage…
Dans le prologue de La Datcha, nous faisons la connaissance d’Hermine, à 21 ans, la vie n’a pas été tendre avec elle.
Mais c’est dans un bar dans le Luberon, que sa vie va prendre un nouveau tournant.
Elle cherche un travail et va croiser la route de Jo dans ce fameux bar. Pas très avenant, impressionnant et un peu bourru, il lui propose de travailler pour lui, dans son hôtel à quelques kilomètres de là. Hermine hésite, mais pas très longtemps, elle a un besoin d’un travail, en plus elle sera nourrie et loger.
Elle décide donc de suivre cet homme, arrivée devant La Datcha, Hermine est déjà impressionnée, elle en prend plein les yeux. Entre les pierres, les grands volets, la fontaine couverte de mousse, c’est un vrai coin de paradis…
Macha, la femme de Jo, d’origine russe, va la prendre sous son aile et lui faire signer un contrat de 6 mois pour la saison.
C’était il y a 20 ans, Hermine est toujours à La Datcha, plus passionnée que jamais par cet endroit et son travail. En plus d’avoir trouvé un travail et un foyer, Hermine à trouver une famille.
Mais elle va devoir affronter les épreuves de la vie et surtout les secrets que referment La Datcha….
J’étais une petite fille perdue, qu’on abandonnait… Ce sentiment de déjà-vu, de déjà vécu me rendait muette. J’avais trop peur de parler, trop peur de crier ma douleur.
Encore une fois, je me retrouve à avoir peur de faire cette chronique, je suis certaine que mes mots ne seront pas à la hauteur de la beauté de ce livre.
Dès les premières pages, j’ai pleuré, j’ai su que ce livre ne me laisserait pas indemne.
Encore une fois, l’auteure nous amène à la rencontre de personnages incroyables, avec comme d’habitude, une femme au sein de son histoire. Mais cette fois, l’héroïne partage la place avec cet hôtel ; La Datcha, fil rouge de cette histoire.
L’auteure nous décrit tellement bien cet endroit, que je m’y suis imaginé arpenter la cour de l’hôtel, y apercevoir la beauté du Luberon, le moulin d’Hermine, la balancelle de Macha, le garage de Jo… Bref, j’y étais dans cet endroit, et dans un contexte comme celui qui règne sur le monde en ce moment, cette pause dans le Luberon, m’a fait énormément de bien.
Je me suis énormément attachée à Hermine, ses failles et ses peurs m’ont touché en plein cœur. Son attachement et son dévouement à l’hôtel sont remarquables. Sans parler de son attachement à Jo et Macha, les propriétaires, la famille qu’elle a choisie et qui l’a choisie…
Avec Matcha et Jo, j’avais découvert l’amour. L’amour qui fait du bien, qui soigne, qui répare, qui fait grandir.
Malgré les épreuves qu’elle traverse dans cette histoire, je l’ai trouvée vraiment très courageuse. Ses enfants, sont bien évidemment tous les deux aussi adorables, Romy et Alex faisaient évidemment partit du décor quand j’imaginais la Datcha.
Le personnage de Vassily, m’a également beaucoup touché, on sait qu’il porte un lourd secret, un fardeau qui l’a fait fuir La Datcha 20 ans plus tôt.
Sans parler de Jo et Macha, ils sont au cœur de l’histoire, c’est le genre de personne unique, qu’on aimerait tous connaître. J’aurais tellement de choses à dire sur eux, mais je préfère vous laisser les découvrir.
L’auteure fait passer énormément de nostalgie dans ce livre, on le ressent, cette nostalgie m’a touché, elle m’a emporté. Mon petit cœur a eu du mal à lutter, mes larmes ont coulé à plusieurs reprises.
Comme toujours les émotions transmises par Agnès Martin Lugand sont tellement, justes, réelles, pures et terriblement touchantes.
Toutes les relations et l’amour de La Datcha sont bouleversants. Clairement, dans cette histoire, il est question d’amour, que ce soient les liens du sang ou les liens du cœur ou l’amitié.
Je touchais du bout des doigts le bonheur absolu, et on me le retirait avant même que j’ai pu y goûter.
En plus du magnifique décor du Luberon, ce livre vous fera passer par une multitude d’émotions, vous fera sourire, rire, pleuré, aimé… Malgré les épreuves que contient cette histoire, c’est une bulle de bonheur, un havre de paix, un véritable cocon. J’ai eu le cœur tellement lourd en refermant ce livre. Je serais bien resté encore à La Datcha aux côtés d’Hermine, Charly et les autres.
Ce livre, je le relirais un jour ou l’autre, il m’a bouleversé, il m’a marqué, mes sentiments sont confus, en bataille, je me sens perdue d’avoir refermé ce livre.
Encore une fois, la plume de l’auteure m’a marqué, elle seule, me fait ressentir autant de choses dans un livre…
Je vais m’arrêter là, parce que comme je l’avais prédit, mes mots ne sont pas à la hauteur de cette merveilleuse histoire.
Vous ne sortirez pas indemne de La Datcha, après avoir refermé la porte, ce lieu unique vous manquera, les personnages et cette magnifique famille, vous manquerons certainement. Mais si vous n’entrez pas, vous passerez à côté de quelque chose…