Peppone et Moulinsart au tribunal correctionnel de Marseille

La société gérante de l’œuvre de Hergé traine un artiste provençal devant le tribunal correctionnel de Marseille pour « contrefaçon ». L’intéressé risque 200.000 euros.

Peppone et Moulinsart au tribunal correctionnel de Marseille

Christophe Tixier, alias « Peppone » et une de ses oeuvres – La Roque d’Antheron

Ce qui ressemble au départ à une fable à la Don Camillo, se transforme aujourd’hui en véritable cauchemar pour l’artiste Aixois Christophe Tixier. Finalement, ce sera  devant le tribunal de Marseille le 15 avril 2021 que l’artiste va comparaitre car la société Moulinsart, chargée de l’exploitation des œuvres d’Hergé, le poursuit en seconde instance pour « contrefaçon ». Dans une précédente affaire qui opposait déjà les deux mêmes parties devant la même juridiction, la société Moulinsart avait été déboutée (2018). La veuve et légataire universelle du dessinateur belge, Fanny Vlamynck poursuit le plasticien pour la réalisation de près de 90 bustes en résine de Tintin.

Peppone et Moulinsart au tribunal correctionnel de Marseille

Avec ses avocates l’artiste  se défend sur deux fronts. Le premier pour le moins original « Tintin est-il une œuvre d’Hergé ? « Qui a vraiment créé ce personnage ? L’une de ses avocates, car il en faut plusieurs, rappelle qu’un illustrateur français avait déjà publié un album au nom de « Tintin-Lutin ». « Tintin-Lutin » est un personnage créé par l’illustrateur français Benjamin Rabier et Fred Isly et dont l’album illustré fut publié en 1898. D’abord lancé dans le journal Le Rire, ce fut un des premiers succès de Benjamin Rabier, qui lança sa carrière d’illustrateur d’albums de jeunesse. Il racontait les aventures d’un personnage au pantalon de golf et avec une houppette blonde soit plus de trente ans avant la parution du premier album de Tintin signé par Hergé. Problème pour revendiquer les droits d’auteur d’un personnage il faut que l’œuvre soit originale. Pour Me Delphine Cô ça ne serait donc pas le cas ici.

Peppone et Moulinsart au tribunal correctionnel de Marseille

Le second argument est plus philosophique et les conseils de l’artiste plaideront donc le droit à la création et la liberté d’expression de l’artiste.

Quant aux ayants droits, ils réclament 200.000 euros de dommages et intérêts à Peppone et la restitution des 90 sculptures créées pour … Les détruire probablement. Il y a quelque chose de pourrie au royaume de Moulinsart !

Peppone et Moulinsart au tribunal correctionnel de Marseille

A suivre … Mille Millions de Mille Sabords !!!

Jean-Claude ATTALI

Pour découvrir le travail de l’artiste c’est par ici