Haruki Murakami : Profession romancier

haruki murakamiHaruki Murakami  né à Kyoto en 1949, est un écrivain japonais. Fils d'un enseignant de littérature japonaise en collège, il opte pour les arts théâtraux et souhaite devenir scénariste de cinéma. Après ses études à l'université il est pendant huit ans, responsable d'un bar de jazz à Tokyo, l’une de ses passions avec les chats. Après un premier ouvrage publié au Japon en 1979 et sa renommée établie après plusieurs romans à succès, il part vivre à l'étranger, en Europe (Italie et Grèce), puis aux Etats-Unis. Il revient vivre au Japon en 1995, marqué par le tremblement de terre de Kobe et l'attentat au gaz sarin de la secte Aum dans le métro de Tokyo. Haruki Murakami est également traducteur en japonais de plusieurs écrivains anglo-saxons parmi lesquels Scott Fitzgerald, John Irving ou encore Raymond Carver.

Profession romancier (2019), comme son titre l’indique, est un essai autobiographique traitant du métier de romancier, tel que vécu par Haruki Murakami. Avec beaucoup de modestie et d’humilité l’écrivain s’interroge sur les différentes facettes de son art. Je ne saurais mieux résumer cet ouvrage qu’en vous citant quelques titres des chapitres : Comment je suis devenu romancier – Ecrire, mais quoi ? – Quelle sorte de personnages ai-je envie de faire apparaître ? – Pour qui j’écris ?

Murakami part de ses débuts dans la vie, la scolarité, ses jobs dans des clubs de jazz (sa grande passion), ses premiers écrits, sa surprise de voir ses textes rencontrer du succès – modestes au début, puis internationaux. Il nous explique comment il travaille, comment il entretient la flamme mais toujours en précisant que ses méthodes n’ont pas valeur universelle, que chacun – écrivain en devenir – devra trouver sa propre voie.

L’homme n’a jamais recherché la célébrité et aujourd’hui encore il s’en méfie, ne participant qu’avec réticence à la vie littéraire, refusant beaucoup d’interviews ou de passages à la télévision, ne donnant que de rares conférences chaque année. Les prix littéraires, bof ! « Un prix littéraire peut braquer les projecteurs sur un livre mais il ne peut lui insuffler la vie. » La discrétion semble le maître-mot pour cet écrivain pourtant mondialement connu.

Un bouquin intéressant mais sans être passionnant. Peut-être parce que gentiment écrit, trop mou dans le sens où se défendant avec raison de prôner des méthodes ou des avis sur son métier qui seraient les seuls valables, on en ressent comme une indécision floue ? De même, son parcours ne m’a pas semblé follement original – l’heureux homme n’a pas dû en passer par des gouffres de souffrances ou des vices illégaux. Mais pourquoi un écrivain se devrait-il d’avoir une vie de chien me demanderez-vous ?

J’ai donc trouvé dans ce livre quelques bonnes choses (Et c’est avec un grand étonnement que j’ai découvert que « dans les librairies japonaises, selon que leur auteur est un homme ou une femme, les ouvrages ne sont pas en général rangés sur les mêmes étagères. ») comme son hommage aux traducteurs etc. Un bouquin qui devrait néanmoins être apprécié par ceux qui aiment Haruki Murakami et par les jeunes écrivains qui y trouveront matière à méditer.