Douceurs (dé)confinées

Par Albertebly

Coucou les copinouuuus! On revient aujourd’hui avec un second volet des Douceurs confinées mais étant donné notre lenteur à écrire cet article, ce sera finalement un « Douceurs (dé)confinées » comme vous aurez pu le voir au titre.

Vous la sentez la meuf pessimiste qui vous donne ses tips pour éviter d’avoir envie d’étrangler la terre entière là ?

Alors oui, on a pas été confiné pour notre part avec notre travail mais en gros, le concept reste le même, on vous parle ici de quelques petites choses qui nous ont remonté le moral, nous ont donné du baume au cœur, bref, tous les trucs qui nous ont requinquées, nous ont rendue heureuses d’être vivantes et nous ont presque redonnées foi en l’humanité !

Enfin, à terme, on envisage de renommer ce rendez-vous sur le blog parce qu’un jour on sera plus confiné, hein ? On y croit ?! Mais oui, on y croit. Du coup on est chaud si vous avez des idées de titres pour ce format qui vise juste à vous conseiller des trucs qui font du bien au moral. Voilou.

Anne de Green Gables – Lucy Maud Montgomery

Après avoir passée presque 6 mois dans notre PAL, Anne de Green Gables a enfin rejoint la liste des livres qu’on a lus, adorés et qu’on envisage de relire un jour ! Avec son ambiance printanière à souhait, il nous semblait évident de découvrir ce classique de la littérature canadienne au tournant des saisons et c’est donc dès le début du printemps qu’on s’est littéralement jetées sur ce livre jeunesse. Et quel plaisir on y a pris, sérieusement ! Mais avant de vous faire un interminable laïus vous invitant fortement à lire ce livre, un petit résumé s’impose pour celles et ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce livre (si vous vivez dans une cave, éventuellement peut-être ? (ceci est de l’humour. Nous jetez pas des cailloux, on vous aime.)

Née en Nouvelle-Écosse, orpheline à trois mois. Anne est récupérée de manière totalement imprévue par la famille Cuthbert, sur l’île du Prince Édouard. Rêveuse parfois jusqu’au loufoque, elle parvient à s’évader de sa sombre existence grâce à une imagination débordante. Elle recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l’émerveillement et de l’espoir qui la caractériseront sa vie durant.

On vous a un peu remanié le pitch Livraddict parce que, entre nous, c’était un peu n’importe quoi ! Mais avec ça, vous avez vaguement une idée de ce dans quoi vous vous aventurerez en ouvrant ce livre.

On s’est totalement plongées dans ce court roman qui nous a beaucoup fait rire. Une chose à laquelle on ne s’attendait pas vraiment mais il nous a semblé que c’était là la qualité majeure de ce texte. Avec son héroïne rêveuse, maladroite et pourtant pleine de bonnes intentions, Lucy Maud Montgomery se moque gentiment du romantisme et de l’innocence des enfants qui font parfois tout un foin de pas grand-chose. Ainsi Anne se présente comme une figure de l’exagération permanente. Une exagération qui prête à faire rire le lecteur adulte, bien conscient à quel point le drama qu’Anne se monte est important pour elle et pourtant quelque peu futile vu d’ici ! Le personnage d’Anne évolue d’une manière très crédible qui nous a également beaucoup plu et on a un peu eu l’impression de quitter des ami.e.s en refermant ce livre, on vous le cache pas !

Images inédites de votre bonne vieille Tata batifolant dans les prés.

Par ailleurs, l’autrice nous dépeint un début du XXe siècle qui fait rêver. Non pas pour les conditions dans lesquelles vivaient les gens, on est très heureux de pouvoir manger à notre faim toussa toussa, mais c’est surtout la simplicité de la vie que mène Anne qui nous a touchées et fait nous évader, une vie simple et heureuse et ce peu importe les difficultés qu’elle comporte inévitablement. Ajoutez à cela des descriptions de paysages à tomber et vous aurez le livre parfait qui vous fera aimer l’humanité et la nature. En bref, vous l’aurez compris on a passé un excellent moment en compagnie de Anne et on a qu’une hâte, lire la suite de ses aventures. Mais on essaye de se restreindre un peu parce que le volume 3 n’est pas sorti et du coup, on se le garde pour le jour où on aura vraiment un gros gros coup de mou ! (C’est logique non ? Dites nous qu’on est pas les seules à faire ça, per favor !)

Kedi, des hommes et des chats – Ceyda Torun

Et on passe de la littérature au cinéma avec ce documentaire signé Ceyda Torun qui nous emmène dans le dédale des rues d’Istanbul à la rencontre de la population de chats errants qui vivent là-bas leurs meilleures vies.

Des centaines de milliers de chats vagabondent dans les rues d’Istanbul. Pendant des milliers d’années, ils sont allés et venus dans la vie des gens, devenant à cette occasion une part essentielle des communautés qui font la richesse de la ville. Sans maîtres, ils vivent entre deux mondes, ni tout à fait sauvages ni tout à fait domestiqués – et ils apportent joie et raison d’être à ceux qu’ils choisissent d’adopter. À Istanbul, les chats sont le meilleur miroir de la vie des gens.

Que dire de ce documentaire à part : REGARDEZ-LE ! Si vous aimez les chats, vous aimerez ce documentaire, si vous vous intéressez à Istanbul et à la Turquie, vous aimerez ce documentaire. Et si vous n’aimez ni l’un ni l’autre, je ne sais pas quoi faire pour vous. Le minimum syndical c’est de reconnaître la toute-puissance des chats sur le règne des animaux domestiques non ? (team chat oui, mais on aime les chiens aussi donc on se positionnera pas dans le débat, juré !)

Avec ce documentaire au montage virtuose, Ceyda Torun nous donne l’impression de déambuler à hauteur de chat, les suivants de manière souple dans leurs escapades et aventures à travers les ruelles. L’état d’esprit des habitants d’Istanbul est absolument remarquable à l’égard de ces animaux dont ils prennent soin comme s’ils étaient les leurs. Ceyda Torun filme avec beaucoup de sincérité et de bienveillance le quotidien de ces chats et leur relation avec les habitants pour un résultat qui nous a touchées, nous a surtout marquées (on y pense au moins 2 fois par semaine depuis qu’on l’a vu je pense !) et redonnées foi en l’espèce humaine. C’est baigné de lumière, de ronronnements et la caméra de la documentariste circule avec une telle aisance dans les rues d’Istanbul que ça en est impressionnant. Bref, un petit bijou ce documentaire ! On en avait le cœur près à exploser de bonheur tellement ce documentaire nous a réconforté et fait du bien. Vous savez comme quand vous ressentez trop de sentiments positifs et que vous avez à la fois envie d’en chialer et envie d’en sautiller partout dans votre appart. (voui voui, notre santé mentale va bien, ne vous en faites pas aha)

Unravel – Coldwood Interactive

Entre plates-formes et réflexion, Unravel vous embarque dans un univers nordique réaliste aux commandes de Yarny. Haut comme trois pommes, ce petit personnage doit utiliser ses propriétés laineuses pour explorer un environnement aux mille dangers, en évitant notamment l’eau, le froid et les animaux sauvages.

Offert par mon (fabuleux, vous ai-je dit à quel point il est fabuleux ?) copain à l’occasion de mon anniversaire, Unravel s’est révélé être un énorme coup de cœur vidéoludique comme je l’avais secrètement espéré en l’ajoutant à ma liste de souhaits steam à l’origine. Dans ce jeu indé à l’esthétique absolument magnifique on incarne un petit bonhomme fait de laine qui, de cadre photo en cadre photo va nous accompagner dans les souvenirs de la vieille dame présente dans la cinématique d’ouverture. Véritable jeu d’aventure, Unravel est surtout un jeu de plateforme qui se rapproche parfois des puzzle game et autres jeux d’énigmes tant certains passages demandent réflexion avant de parvenir à être franchis haut la main. Accompagné d’une BO formidable, ce jeu est baigné d’une lumière crépusculaire et emprunt de rosé et c’est avec joie que vous parcourez une nature flamboyante on vous l’assure !

Ce genre de lumières, vous voyez.

Nous n’avons à ce jour pas encore terminé ce jeu et on s’attelle à le savourer sérieusement parce qu’on a envie d’en profiter à fond à fond et on a pas du tout envie que ça se termine pour être sincère. Alors petite dose par petite dose, on se fait un niveau par-ci par-là le dimanche. Et comment dire ? À chaque fin de niveau on chiale notre race. Mais pas une chialade triste, plus une chialade pleine de nostalgie vous savez la chialade (trop de répétitions tue les répétitions mais on est beaucoup dans l’émotion en ce moment, que voulez vous.) qui vous fait vous dire qu’on a qu’une seule vie et qu’il faut en profiter à fond et se faire des souvenirs de ouf parce qu’elle est pas éternelle. (Oui, on a sorti ça d’on ne sait où. Ce n’est pas vu et revu comme commentaire, si vous voulez on ouvre un groupe de parole pour qu’on puisse tous exprimer les émotions qu’on a tous déjà ressenties au moins une fois et qui sont de l’ordre du banal.)

L’ode au chou sauté – Areno Inoue

Du jeu-vidéo on repasse à la littérature avec un autre de nos récents coups de cœur. Ici pas un classique mais bien un contemporain qui a su nous faire du bien à un moment où on en avait cruellement besoin, j’ai nommé : L’ode au chou sauté d’Areno Inoue (La légende raconte que si vous arrivez à dire 5 fois le titre de ce livre sans finir par prononcer « L’ode au sous chauté », une fée vous proposera d’exaucer trois souhaits. Nous perso on y arrive pas. Pire que les chaussettes de l’archiduchesse ce truc.)

Pour vous donner une idée, un petit résumé d’un très bon cru Livraddict :

Dans la banlieue de Tokyo, Kôko, Matsuko et Ikuko tiennent une petite cantine de quartier. La cuisine y est familiale ; et bien que joyeuses et pleines d’énergie, elles n’ont, pour les clients qui poussent la porte, rien d’extraordinaire. Ce sont des femmes qui prennent de l’âge, des femmes invisibles.
Mais il suffit de goûter les beignets de palourdes, les croquettes de tofu aux bulbes de lis ou les bourgeons de pétasites au miso qu’elles cuisinent pour qu’opère une étrange alchimie. Quelle chance d’aimer manger ! Quelle chance d’être vivante !
La cuisine de La Maison de Coco devient alors le lieu du bonheur retrouvé et de la réconciliation. Avec les amours passés, les choses cachées derrière les choses mais surtout avec soi. Car on ne finit jamais d’être femme et de savourer la vie.

Ce court roman japonais nous a rappelées à quel point nous étions sensibles à cette littérature. Avec notre récent coup de cœur pour L’été de la sorcière, on ne s’attendait pas à trouver un titre encore plus en accord avec notre état d’esprit actuel dans le catalogue Picquier. Et, au mon dieu, c’est maintenant chose faites avec L’ode au chou sauté. Dans ce livre nous suivons le quotidien de trois femmes hors normes dans une société japonaise ou tout, absolument tout dans la vie des femmes est régi par les liens qu’elles entretiennent avec les hommes. Ici nous accompagnons trois femmes d’une soixantaine d’années : Koko, divorcée Matsuko, une femme (fort désagréable en apparence mais qui cache un cœur tendre) qui semble n’avoir jamais connu l’amour (jusqu’ici) et Ikuko qui a perdu son fils avant de devenir veuve. Tout définit ces femmes parce qu’elles n’ont pas ou plus, tout définit ces femmes par les relations qu’elles n’entretiennent pas ou plus avec des hommes. Mais cette absence est comblée par le lien qui les unies toutes trois dans le restaurant où elles s’attellent à régaler leur clientèle !

Au-delà du propos porté sur la place des femmes dans la société nippone, qui nous ont absolument passionnées, j’ai adoré me plonger dans les marmites de ces trois femmes et découvrir au fil des pages des mets qui m’étaient jusque-là totalement inconnus. En suivant le destin individuel de ces trois femmes on découvre aussi le lien qui les unit et l’amitié qui se crée progressivement entre elles. Doté de dialogues savoureux et plein d’espièglerie qui nous ont maintes fois fait souffler franchement du nez, ce livre est un petit nuage, une parenthèse de douceur qui vous changera inévitablement les idées.


S’en est déjà fini de ce petit article recommandations qui font du bien au moral. On espère que vous y aurez trouvé un peu de bonheur à saupoudrer sur vos journées moroses. En attendant, si vous avez des choses de type réconfortantes à nous recommander, nous sommes toute ouïe dans la section commentaires ↓

En attendant, on vous souhaite une excellente fin de semaine et de beaux jours à venir,
Alberte.

L’image d’illustration est issue du film Arietty, le petit monde des chapardeurs ©Studios Ghibli

éé