Tempura n°3 : Les Japonais face à leur nature, Automne 2020, 162 pages.
Résumé
Catastrophes, dérèglement climatique, relation au vivant, quel rapport entretiennent les Japonais à la Nature ? Comment un archipel en proie aux catastrophes gère son paysage ? Pourquoi un pays au fond culturel animiste, qui conçoit la nature comme plus grande que l’homme et considère que tout objet possède une âme, a entrepris dès les années 1960 un grand chantier de destructions de son environnement ? Un dossier inédit de 50 pages qui pose la question sans détour : les Japonais aiment-ils la nature ?
Note : 5 sur 5.
Mon humble avis
Vu mon adoration du magazine Tempura après la lecture des deux premiers numéros, je me suis abonnée pour être sûre de ne rien rater. J’ai pas mal tardé à vous parler de ce numéro mais j’espère le faire plus rapidement pour les prochains.
Comme d’habitude, je parlerai des articles et éléments qui m’ont le plus marqués mais si vous souhaitez vérifier le sommaire complet, vous le trouverez sur le site du magazine.
Le dossier sur le rapport des Japonais⋅es à la nature est très intéressant et aborde des sujets divers. Bien sûr, la catastrophe de Fukushima en 2011 fait partie des articles, que ce soit à propos de l’impact qu’a eu le désastre sur la nature ou les manifestations de solidarités citoyennes qui ont suivi. C’est aussi l’occasion de jeter un œil aux catastrophes naturelles qui sont survenues au Japon dans le passé et les conséquences que cela a pu avoir sur la culture et le pays. L’article « To bio or not to bio : Les agriculteurs japonais et le dilemme de l’organique » de Régis Arnaud avait toute sa place dans ce dossier et permet de faire le point sur la présence minime du bio au Japon par rapport à d’autres pays (1,5 % des ventes d’agroalimentaire contre 7,7 % en France par exemple) et les raisons derrière cette différence : notamment la politique de l’association de coopératives agricoles japonaises ou la proportion de terres agricoles très faibles.
Comme toujours, Tempura n’est pas en reste d’un point de vue visuel et l’entretien du photographe Naoya Hatakeyama effectué par Marc Feustel avec la collaboration de Corinne Quentin dévoile la philosophie qui se cache derrière ces photographes et le rapport qu’il entretient à la nature et à la ville. Le tout est agrémenté de plusieurs de ses clichés qui sont très impressionnants.
On trouve dans ce numéro une nouvelle inédite de Mieko Kawakami, La Honte, traduite par Patrick Honnoré et illustré par Riejo Wakayama qui parle de grossophobie et c’est aussi beau que déchirant.
Bien sûr, impossible pour moi de ne pas mentionner l’article « Japon côté queer » de Johann Fleuri sur la communauté transgenre et LGBTQ* au Japon où les discriminations ne sont pas si éloignées de celles présentes en Occident j’ai l’impression, mais il était intéressant de voir les différences et de reposer la question de l’égalité des sexes au Japon de manière générale.