Hugo, un collégien du début des années 2000, se sent différent des autres garçons de son âge. En fait, il se demande même s’il ne serait pas homo… Mais comment en être sûr ?
De quelles ressources un jeune de 14 ans qui grandit à la fin du 20e siècle dispose-t-il pour trouver la réponse à ses questions ? Vers qui se tourner ? Il est en proie aux doutes, et son environnement ne semble pas tout à fait prêt à accepter sa spécificité.
Alors quand Augustin, 14 ans lui aussi, débarque dans sa vie, tout droit arrivé de 2021, c’est le choc. Les deux adolescents comparent leurs vies respectives, et c’est Augustin qui rassure Hugo et l’aide à comprendre son orientation sexuelle. Petit à petit, à grand renfort de recherches, d’expériences et surtout de discussions avec son nouvel ami du futur, Hugo va parvenir à s’accepter tel qu’il est.
Augustin lui fera ainsi découvrir la conception de l’homosexualité qui sera celle des années à venir…
En attendant, Hugo doit traverser des étapes délicates : son coming-out auprès de ses parents, ses premiers émois amoureux, des tentatives de « guérison ».
Il réalisera également qu’Augustin, en 2021, n’échappe pas non plus complétement à ces questionnements et difficultés, en dépit des progrès majeurs effectués en termes de droits LGBT.
Hugo est un adolescent des années 90 et il se pose beaucoup de questions, notamment sur sa sexualité. Hugo ne sent pas à sa place, il se sent différent. Mais est-il normal? Pourquoi ce garçon musclé l’attire plus que cette femme à la poitrine généreuse?
Voici un petit florilège de questions qui traversent la tête de notre jeune Hugo. Bien vite, il comprend qu’il préfère les hommes mais, il n’ose pas vraiment se l’avouer car, il n’est pas prêt aux regards des autres, il n’est pas prêt à affronter ce qui l’attend. Très vite, la question du coming-out se pose. Comment faire? Hugo tente de se « documenter » pour comprendre, pour avoir des réponses à toutes les questions qui se posent à lui. Un parallèle avec les années 2000 est alors fait. Un jeune homme apparaît et explique à Hugo que dans les années 2020, tout sera plus simple pour les gays. Je crois que c’est à peu près à ce moment là que j’ai beugué….
Le sujet de départ est intéressant. Il s’agit de mettre en avant la vie d’un adolescent homosexuel dans les années 90. Cela nous montre les divers questionnements, les peurs etc. Cela nous explique les premiers émois, le regard des autres… Jusque là, ça va. Mais, le parallèle avec les années 2020, ça, c’était trop! Notre génération est certes plus ouverte aux questions d’homosexualité. La parole s’est libérée mais, de là au monde des bisounours qui nous est servi euh…non! L’homophobie est toujours présente en France et dans le Monde! Il suffit de voir le nombre croissant des victimes de harcèlement et de violence de rue pour leur orientation sexuelle. Il suffit de regarder les chiffres qui explosent dans les associations! Il suffit de voir le nombre de jeunes mis à la rue par leur propre famille parce qu’ils sont homosexuels. Notre société est encore très hétéronormée. Et, bien que des progrès soient faits, je ne suis pas d’accord avec l’image légèrement idéaliste qui nous est donnée dans cette BD. Donc petit coup de gueule!
Le personnage de Hugo est très attachant. Lorsqu’il se cherche, il se questionne sur ce qu’est un homosexuel. Et là, il y a un amoncellement de clichés affligeants. Hugo ne se reconnaît pas dans tout cela. Les personnages entourant Hugo sont également très importants car ils vont incarner les différentes réactions des gens face à son coming- out. Le frère qui était pourtant brut de décoffrage, s’avère à l’aise avec l’homosexualité. La père se montre dans une véritable acceptation. Quant à la mère… Les mots me manquent pour exprimer sa réaction. J’ai littéralement failli vomir en la lisant. Car, sous ses airs de « je suis hyper open! », elle va avoir une réaction détonante. Elle vit l’homosexualité de son fils comme une véritable maladie. Les propos qu’elle tient m’ont profondément choquée.
D’un point de vue esthétique, nous sommes sur du noir et blanc. Les traits sont simples et épurés. Il y a peu de détails dans les décors. On sent que c’est le propos qui est mis en avant plus que l’esprit graphique. Je n’ai donc pas adhéré plus que cela.
Je tenais à remercier les éditions de La Boîte à Bulles pour cet envoi.
Pour résumer, je ne dirai pas que je n’ai pas aimé cette lecture. J’ai trouvé le propos au contraire très intéressant même si certaines choses m’ont fait sortir de mes gonds!