Qui oserait tout quitter pour un regard de feu ?
╰☆ Résumé ☆╮
« Moi, je crois au premier regard, maman. Je crois à la première impression. Je crois au langage de la chair. Au langage des yeux. Au vertige.
À la foudre.
— Ce à quoi tu crois, ma petite fille, cela aboutit au chagrin. »
Il y a les promesses que l’on se fait à vingt ans, et les rencontres que nous réserve le hasard. Il y a le bonheur que l’on croyait tenir, et celui après lequel on court. Il y a l’urgence à vivre.
✿ Mon avis ✿
En l’ouvrant, je pensais lire un livre sur une infidélité. Et en un sens, s’en est une. Mais c’est aussi tellement différent de ce que j’imaginais. C’est l’histoire d’une femme qui tente le diable. Qui saute. Et qui se ramasse. Elle perd tout. Et j’ai envie de dire, bien fait pour elle. Mais en même temps l’auteur met tellement de poésie. De vérité. D’évidence dans cette histoire qu’on se sent mal pour elle. Quelle cruauté ! Le destin lui a joué un sacré tour. Peut-être parce qu’elle a renoncé au bonheur familial, à ce qu’elle considère comme normal, comme acquis, pour cette étincelle. Cet interdit.
La passion est-elle plus forte que l’amour qu’on porte à ses enfants ? Le devoir d’une mère contre l’envie d’une femme. Comment choisir ? Emma elle, le sait. Elle saute le pas. Elle ose. Ou plutôt, elle ne résiste pas.
Cette première partie fût brulante et addictive. Même si on n’approuve pas, on a envie de savoir ce qui va se passer entre cette femme et cet homme, cet étranger. Par contre, dans la seconde partie du livre, tout n’est que regret et désespoir. Et puis, l’auteur se perd dans quelques longueurs… Beaucoup de lignes pour pas grand-chose. L’intrigue semble faire du sur-place. La troisième et dernière partie, quant à elle, est rédemptrice. Une punition mais aussi un retour dans le droit chemin. Plus ou moins. Une lumière…
Dans sa globalité, le style de Delacourt incite à poursuivre la lecture. Le mode mini chapitres, voir extraits (une simple phrase parfois), donne terriblement envie de lire « juste encore un chapitre », même si l’intrigue n’avance pas des masses. Une plume addictive tout en étant un récit qui me dérange un peu. Je conçois la passion et l’envie de vibrer mais jamais je ne pourrais personnellement envisager de dire au revoir comme ça à mes enfants sur un coup de tête, du jour au lendemain. Leur dire au revoir et les quitter. Pour quoi ? Un flirt, des bisous, une histoire. Jamais. Mais tout arrive et je ne suis pas dans la peau de cette pauvre Emma.
Dans ce livre, l’auteur écrit pour la beauté des mots. Il pose des réflexions sur papier. Il fait résonner les syllabes et les pensées. Il prend le temps. De soigner son personnage. De la laisser s’admirer, se recomposer.
Ce n’est pas le roman que j’ai préféré de l’auteur mais je reconnais qu’il a un petit quelque chose qu’on n’explique pas.
CHRONIQUE #648 – Mai 2021
- Titre: Danser au bord de l’abîme
- Auteur : Grégoire Delacourt
- Editeur : JC Lattès
- Parution : 2016
- Nombre de pages : 320 pages
- Genre : Littérature