Publié aux éditions Bragelonne, 2021, 504 pages. " J'ai encore tant de choses à vous dire. Comment j'ai retrouvé ma mère. Comment nous avons vaincu trois armées. Et comment j'ai vu naître un dieu... " Au fond de son cachot, la jeune Maura raconte à Jean d'Arterac l'épopée légendaire de Darran Dahl et de son armée de femmes, pendant que les dernières rebelles encore libres donnent l'assaut sur la prison de Frankand. Passé et présent se rejoignent. Mais l'issue de cette guerre dépend de la magie de la renommée, le " calame ", dont la puissance dévore tous ceux qu'elle touche. Et c'est d'Arterac, l'incorruptible conteur, qui en détient les clefs.Je l'ai attendu ce tome 2 ! C'est avec quelques années de retard (!) que Paul Beorn clôt enfin sa fabuleuse histoire de fantasy! J'avais adoréhauteur le premier tome des aventures de Darran et Maura et cette suite est à la de la gageure. Nous suivons toujours Maura , enfermée dans son cachot , attendant la mort, tandis que Jean d'Arterac, le fameux conteur recueille ses souvenirs de la rebéllion . Comme dans le premier tome, la confession de Maura continue. Comme des poupées russes qui s'emboîtent, une histoire en appelle une autre, une anecdote en convoque une autre. C'est dans ce tome que tout se joue bien sûr et j'ai aimé parce que Jean d'Arterac convoque d'autres témoins de l'ascension et de la chute de Darran . Que d'actions, que de rebondissements. Le rythme est tout simplement haletant. Dans une savante alternance du passé et du présent, l'auteur ne ménage pas son lecteur, ne lui laissant aucun temps mort. Ce tome est d'ailleurs plus violent que le premier. De nombreux personnages vont y trouver la mort. On en apprend toujours plus sur Darran et la manière dont fonctionne le calame , cette magie qui renforce l'aura de celui qui en est le détenteur. C'est un tome qui mêle révélation et approfondissement psychologique des personnages. On ne s'y ennuie pas une seule seconde tant l'intrigue y est bien construite. Le personnage de Maura prend plus d'ampleur, mûrit. Les légendes y ont la part belle bien sûr. Paul Beorn nous plonge vraiment au cœur d'un monde de fantasy où les sorcières côtoient les dragons. Mais il n'en oublie pas la soif de pouvoir des hommes en tissant un jeu politique très fin qui donne du relief au roman. Comme je l'ai dit un peu plus haut, ce tome est plus violent, plus glauque, sans concession et c'est tant mieux. Mon seul regret est d'avoir quitté si vite ces personnages auxquels je m'étais tant attachés! Avec ce second tome, Paul Beorn conclut Calame de manière magistrale!