Je le savais au plus profond de mon entité poilue : il me fallait un coup de coeur intersidéral pour me faire revenir ici.
Salut les petits chats ! Je vous ai manqué ?
Je vous passe les détails de ces 10 mois d'absence (en gros : pas envie, lectures " mwé ", FLEMME) et je vous dirige vers le propos pour lequel on est tous là aujourd'hui :
ZE roman. Qui fait battre le coeur (le mien, en l'occurence).
Si vous êtes adeptes des réseaux sociaux - et je suis sûre que vous l'êtes - vous avez sans aucun doute vu passer cette couverture et les critiques fleurant bon les paillettes dans les yeux. Car Sally Rooney est la jeune autrice (jeune = mon âge) qui fait parler d'elle pour sa plume, son talent à croquer des personnages adulescents, qui en la lisant te fait dire " je ne suis pas Irlandaise, et j'ai clairement plus 20 ans, mais ÇA ME PARLE À MOI directement ". Autant vous dire mes petits chats que je suis clairement à me demander si je n'ai pas trouvé la John Green de ma trentaine.
Mais de quoi ça parle ta pastille ?
Ça a l'apparence d'une histoire d'amour adolescente basique :
le beau gosse sympa, athlétique et populaire du lycée
+
l'intello pas très jolie, pas très sociable, pas très sympa, hautaine et supérieurement intelligente à ses camarades (du coup sans amis).
=
le pitch d'environ 1 000 comédies teenagers.
Et pourtant, c'est tellement plus que ça.
Car partant d'un postulat de base aussi repassé qu'un drap housse, Normal People se révèle être un pur roman introspectif, qui à travers l'histoire en dent de scie de deux jeunes PAUMÉS de la vie (entre amitié with benefit et amour passionnel) va aborder des thèmes profonds et formidablement traités par Sally Rooney :
- Les sentiments (comment les gérer quand on a aucune expérience de la vie),
- l'acceptation de soi et l'image que l'on renvoie/veut renvoyer à la société,
- les violences intimes,
- les insécurités existentielles...
le tout enrubanné d'une plume si moderne, si parfaitement taillée dans la roche des années 2010 que je la qualifierais presque de LA voix d'une génération. Cette modernité, on la retrouve dans les traitements des personnages, et, surtout, de Connell, (que j'ai particulièrement ADORÉ) qui met un bon coup de pied dans les roubignoles aux clichés masculins. Sa sensibilité, sa capacité à se comporter comme un connard aussi tout en ayant conscience (et quelle conscience qui le rend littéralement malade), qui pleure, qui se renferme, qui trébuche, qui essaie, qui se rétame crasseusement et tente de se relever.
C'est pas très drôle, c'est un poil pessimiste (génération 2000 représente), c'est pas une bête histoire d'amour (vous connaissez, je déteste ça, en général je pionce dès la page 2) et sa fin restera sur cette ligne directrice : la vie, bah c'est pas une comédie romantique.
Etc'est brillant,
c'est émouvant,
c'est hypnotisant.
Normal People est ce genre de roman qui à mes yeux est tout à fait capable de faire exploser les barrières des âges en littérature (d'où la réf tranquille-pépouze à John Green de t'a l'heure), pouvant être lu dès l'adolescence (environ 16-17 ans).