- Au revoir là-haut:
Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard, un artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d’eux. Désarmés, condamnés à l’exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l’amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants.
- Couleurs de l’incendie:
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l’adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.
- Miroir de nos peines:
Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire, où la France tout entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches… Et quelques hommes de bonne volonté.
Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.
Je vous avais déjà parlé précédemment de Au revoir là-haut sur le blog (ici). Cette lecture avait été un vrai coup de cœur, pour ne pas dire une vraie claque. Grâce à une collègue, j’ai pu découvrir récemment les deux tomes suivants: Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines.
Alors que Au revoir là-haut mettait en scène des personnages juste après la Première Guerre Mondiale. Nous changeons légèrement d’époque avec Couleurs de l’Incendie et Miroir de nos peines.
Le tome 2 de cette série met donc en scène Madeleine Péricourt, la sœur du héros du tome 1. L’intrigue s’ouvre avec l’enterrement de Péricourt père et l’accident malheureux du fils de Madeleine. Nous allons donc suivre cette femme qui va devoir se battre pour son fils. En effet, sous le choc de l’accident de son fils, Madeleine, se fait flouer son héritage. Elle va donc se faire manipuler pour être finalement complètement ruinée. Mais, la femme ne compte pas se laisser faire et elle compte bien se venger et avoir sa revanche. L’intrigue est terriblement prenante et j’ai retrouvé avec délice l’esprit du tome 1. Les personnages sont vraiment majestueux. Pierre Lemaitre a vraiment l’art de créer des protagonistes fascinants.
Ce talent s’exprime d’ailleurs également dans le tome 3 de la série. Miroir de nos peines nous offre un vrai bon en avant. Le lecteur se retrouve plongé au début de la Seconde Guerre Mondiale. Nous suivons le personnage de Louise qui était la petite fille du tome 1. Cette jeune femme voit un homme se suicider devant elle. Ce drame va lui faire découvrir un lourd secret mais va aussi l’envoyer sur les routes de France. Là encore, Pierre Lemaitre nous révèle une histoire bien maîtrisée. J’avoue néanmoins avoir moins accroché à ce tome qu’aux deux précédents. Encore une fois, l’auteur met en scène des personnages charismatiques. J’aime particulièrement le personnage de Louise qui est vraiment très attachante et émouvante.
Les trois tomes ont donc le mérite de nous livrer de superbes histoires. Pierre Lemaitre maîtrise son sujet et c’est avec grand plaisir que je me suis plongée dans ses romans. Le tome 3 reste un peu en dessous mais comment en vouloir à cet auteur? J’ai particulièrement adoré sa galerie de personnages. Les femmes en particulier sont dépeintes avec une certaine force de caractère. Elles ne se laissent pas faire et ne s’alanguissent pas à longueur de pages ce qui est vraiment appréciable. Les personnages masculins quant à eux sont plutôt originaux. Certains peuvent même paraître truculents! C’est d’ailleurs ce genre de protagonistes qui me font tant aimer ces romans.
Quant au style de l’écrivain, il reste plutôt égal tout au long des tomes, ce qui est un véritable exercice. Son écriture m’a beaucoup fait penser à Emile Zola, notamment dans Couleurs de l’Incendie. Sa façon de dépeindre les ambiances est fascinante. On s’y croirait! Je pense que Pierre Lemaitre touche le sommet de son art lorsqu’il nous décrit l’atmosphère des scènes où interagissent ses personnages. Il a toujours le mot juste, le détail qui fait que soudain, tout prend vie. Lors de certains passages, j’avais presque la sensation de sentir l’odeur des meubles d’une pièce ou de sentir l’air autour de moi. Pierre Lemaitre m’a littéralement embarquée et je l’ai suivie avec plaisir.
Vous l’aurez donc compris, cette série est pour moi un vrai coup de cœur dont je ne peux que vous conseiller la lecture.