2021, 156 pages.
S'il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d'expliquer sa vie.Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu'à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu'où les mots la mèneront, elle écrit à l'homme de sa vie pour tenter de s'expliquer et qu'il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d'autres. Elle n'a que deux certitudes : elle s'appelle Oyana et l'ETA n'existe plus.
Oyana c'est l'histoire d'une jeune femme qui se confesse dans une longue lettre adressée à son mari. Elle n'est pas celle qu'elle prétend être car Oyana n'est plus depuis longtemps. Fuyant le pays basque , Oyana s'est installée au Canada et y a refait sa vie mais quand elle apprend dans le journal que l'ETA a été dissolue, c'est sa vie entière qu'elle remet en question. Oyana donne alors sa version, sa vérité.
En 150 pages, Eric Plamondon nous plonge dans une histoire dramatique : celle d'Oyana qui malgré elle, a été embarquée dans un attentat lié à l'ETA. Dans cette confession douloureuse, Oyana va nous révéler pourquoi elle a quitté le pays basque et pourquoi elle a changé d'identité. C'est l'occasion pour elle de revenir sur les sombres années qui ont marqué la France et l'Espagne par des attentats meurtriers. Pourquoi cette cause lui a-t-elle tenue à cœur, elle qui ne s'était jamais vraiment intéressée à la culture basque jusque là? C'est tout le sel de cette intrigue.J'ai aimé d'une certaine façon ce tout petit roman parce que la prose de l'auteur est très belle. Il évoque magnifiquement bien les paysages et la culture basque . On est plongé dans cet univers très particulier, au cœur de cette identité multiple à la fois française, espagnole avec ce petit quelque chose en plus. Mais voilà, 150 pages c'est bien court pour développer une intrigue dense , pour approfondir les idées d'Oyana et leur donner de la profondeur. Le système d'aller-retour en arrière, de coupures de presse, d'articles plus scientifiques est intéressant mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que cette histoire soit fulgurante.
Malgré ses qualités d'écriture, " Oyana " n'est pas un coup de cœur. Il aura manqué de densité pour moi.