Georges Simenon est un écrivain belge francophone (1903-1989). L'abondance et le succès de ses romans policiers (notamment les « Maigret ») éclipsent en partie le reste d'une œuvre beaucoup plus riche. Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle, on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes !
Ce que j’aime bien avec les bons écrivains ayant beaucoup publié, c’est fouiner dans leur œuvre pour évaluer la qualité de leurs écrits les moins connus. Les Sept Minutes, recueil de nouvelles policières publié en 1938, est de ces livres.
Trois nouvelles composent cet ouvrage, mettant en scène l’inspecteur G.7 (sic !) sous une forme qui m’a légèrement évoqué Sherlock Holmes puisque ces enquêtes sont rapportées par son ami (ici jamais nommé) à la manière d’un Watson, toujours étonné par la manière dont procède l’inspecteur pour découvrir la vérité.
Le recueil s’ouvre avec Le Grand-Langoustier : sur l’île de Porquerolles, trois jeunes femmes, touristes solitaires, ont disparu en une dizaine de jours. Nos deux compères débarquent pour mener l’enquête menant vite sur le domaine d’un ex-baroudeur au style de vie qui choque dans le patelin. Soleil, chaleur, femmes peu vêtues, sensualité diffuse…
Dans le second texte, La Nuit des Sept Minutes, la police reçoit une lettre anonyme annonçant la mort d’un homme habitant un pavillon à Asnières. G.7 et ses hommes cernent la maison, le crime a néanmoins lieu : personne n’est entré, personne n’est sorti, l’arme du crime n’est plus sur place. Le mystère de la chambre jaune ? Suite à cette défaillance de la police, G.7 donne sa démission et devient détective privé, bien qu’il ait résolu l’énigme comme il se doit.
La première affaire se présente à notre détective, L’Enigme de la Marie-Galante : un armateur de Fécamp le contacte, l’une de ses goélettes hors d’usage au fond du port a pris la mer, retrouvée vide dans la Manche et ramenée à Fécamp, on a découvert un cadavre de femme dans le réservoir soudé ! G.7 a choppé un gros rhume et mène ses investigations depuis sa chambre avec l’aide de son ami.
Certes, ce n’est pas du haut niveau, les intrigues sont peu crédibles ou tirées par les cheveux, le nom de l’inspecteur m’a laissé perplexe, mais mon tout reste une lecture plutôt agréable. Parce que ça se lit extrêmement vite et parce que c’est du Simenon et qu’on part avec un à priori favorable…. Si vous connaissez bien l’écrivain jetez-y un œil, par contre les novices devront s’initier à l’auteur avant, au risque d’être déçus.