L’Empereur blanc est le premier roman d’Armelle Carbonel que je lis, alors même que Sinestra m’attend de longue date dans ma bibliothèque. L’appel de la nouveauté, sans aucun doute… Mais cette première rencontre n’aura pas été vraiment concluante.
Les résumés des livres d’Armelle Carbonel m’ont toujours attirée car il s’en dégage une atmosphère singulière que l’on trouve peu dans les autres thrillers et je suis contente d’avoir enfin sauté le pas, même si cette première approche n’aura pas été le coup de coeur espéré. Je n’ai pas réussi à percevoir ce qui a tant enthousiasmé les autres lecteurs de L’empereur blanc. L’intention étant pourtant bonne puisqu’il y avait en théorie de quoi être bousculé par l’histoire de ces cinq auteurs de romans noirs, enfermés dans une demeure au passé sordide, pour y puiser l’inspiration nécessaire à leurs prochains livres. Mais dès les premières pages j’ai senti que le cœur n’y serait pas. D’abord parce que je n’ai trouvé aucun intérêt particulier à ces personnages. Leur profil psychologique tout comme leur histoire, leurs motivations, leurs failles, désirs ou espoirs m’ont paru réduits à peau de chagrin. Les dialogues sont assez pauvres et apportent peu d’indications sur leurs auteurs. A aucun moment je n’ai eu le sentiment de commencer à les connaître et encore moins de me sentir concernée par leur sort.
Ensuite parce que le style de l’auteure m’a gênée dans la mesure où j’ai eu régulièrement l’impression de sortir de l’histoire, de passer du coq à l’âne sans m’en rendre compte. L’écriture d’Armelle Carbonel n’a rien d’alambiqué pourtant mais il m’a manqué des liaisons, des évolutions dans le cheminement, des enchaînements afin de suivre le fil de sa pensée et rester en apnée dans cette histoire. A défaut, je me suis souvent retrouvée un peu larguée dans une nouvelle scène, sans bien savoir comment j’en étais arrivée là. J’ai également éprouvé des difficultés à visualiser certaines scènes, lisant des passages sans parvenir à me représenter les lieux et les actes, ce qui est assez perturbant.
La folie capturait bien souvent l’imprudent qui s’en approchait. Personne n’était à l’abri de son abord sournois. Autant l’admettre.
En revanche, dès que le roman revenait sur le sombre passé de la demeure, je restais happée et connectée à l’auteure et à son histoire, preuve en est que ça n’est pas le style d’Armelle Carbonel qui me pose souci mais plutôt la manière dont l’intrigue dans le présent a été amenée. Une simple question de goût.
Un rendez-vous manqué, ça arrive. Ca n’est pas pour autant que je renonce à lire Sinestra mais j’attendrai le bon moment pour tenter une nouvelle approche avec cette auteure, histoire de nous donner toutes les chances d’une belle rencontre cette fois.
L’ESSENTIEL
L’Empereur blanc
Armelle CARBONEL
Editions Mazarine
Sorti le 17/03/2021 en GF
414 pages
Genre : thriller
Personnages : les cinq auteurs : Dan, Steven, Rachel, Sue et Anton
Plaisir de lecture :
Recommandation : non
Lectures complémentaires : Le sang des Belasko de Chrystel Duchamp, La chute de la maison Whyte de Katerina Autet, Le douzième chapitre et Les refuges de Jérôme Loubry, Le repas de Vincent Hauuy
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Cinq auteurs de romans noirs se retrouvent à Crescent House, une maison isolée, érigée au creux d’une vallée perdue de l’Arkansas pour un week-end de création dans une ambiance propice à l’imagination la plus lugubre. De fait, la rumeur locale prétend qu’en 1965, un écrivain, nommé Bill Ellison, y aurait été assassiné par des membres du Ku Klux Klan. D’autres disent qu’il aurait lui-même tué son épouse avant de se donner la mort.
Alors que le week-end passe, les nouveaux habitants de Crescent House disparaissent l’un après l’autre … Une famille entière, bien sous tous rapports, est massacrée dans la ville voisine. Quel est le lien entre passé et présent, entre locataires d’hier et d’aujourd’hui – entre légende et réalité ?
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire L’Empereur blanc
- Si vous aimez les huis-clos psychologiques
- Si vous appréciez les romans qui se déroulent sur deux époques
- Si les heures sombres de l’Amérique vous intéressent
3 raisons de ne pas lire L’Empereur blanc
- Ca manque de rythme à mon sens
- La singularité de chaque personnage aurait pu être plus travaillée
- On voit arriver la fin de loin tout de même
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