Je pensais t’épargner – Pétronille Rostagnat

Par Lison Carpentier @loeilnoir1

Je pensais t'épargner - Pétronille Rostagnat - Marabout, Mars 2021.

Le retour de vacances s'avère plutôt abrupte pour la commandante Alexane Laroche: à peine le temps d'accueillir Côme, le petit nouveau, que l'équipe est appelée dans une fourrière où le cadavre d'une fillette de huit ans est découvert dans le coffre d'une voiture abandonnée... Le père de la victime est un commercial en passe de tout perdre : travail, famille et domicile conjugal, car tout l'accuse, notamment une plainte récente de son épouse pour maltraitance. Nicolas Rousset est défendu par l'avocate Pauline Carel, réputée pour avoir innocenté les pires criminels.

En guise de prologue, nous assistons au calvaire d'une petite fille séquestrée dans une cave, que quelqu'un vient subitement libérer... Puis le récit s'enchaîne habilement sur des chapitres courts et addictifs, de façon à ce que l'on ne cesse de tourner les pages : le roman se lit très vite, trop peut-être. Chaque chapitre alterne les points de vue des personnages : Nicolas Rousset, Emily la mère, Alexane Laroche ou l'avocate Pauline Carel, ainsi le lecteur doute, se questionne sur la tournure d'une intrigue complexe qui brise les codes, où chaque protagoniste possède ses drames et secrets.

Je n'ai pas du tout été dérangée par le fait qu'il s'agisse d'une suite aux enquêtes de la commandante Laroche, son passé est habilement évoqué de façon à mieux cerner le personnage. Celui-ci s'oppose à un autre personnage féminin fort au caractère imposant: Pauline Carel dont le passé trouve un écho dans cette enquête sordide.

Le récit de l'enquête est très pointilleux, l'auteure semble bien renseignée sur les procédures, les techniques scientifiques, ainsi que sur le Bastion, le nouveau 36. L'ensemble est efficace : ce drame familial aux multiples ramifications ne m'a pas laissée de marbre et plonge dans le sordide, la cruauté inexplicable et choquante. Dans ce thriller psychologique, l'auteure aborde un sujet qui, me semble t-il, est d'une part tabou dans la réalité et d'autre part assez rare dans le monde littéraire, un sujet à contre-courant qui à défaut d'être approfondi est suffisamment évoqué pour nous questionner. Mais chut, je n'en divulgue pas plus, je vous laisse découvrir par vous-même de ce dont il s'agit...

Je remercie les Editions Marabout et Babelio pour cette lecture obtenue dans le cadre d'une Opération Masse Critique.