D'après le roman éponyme de Frances HODGSON BURNETT

Scenario, dessin et couleurs de Maud BEGON

Thèmes : Enfance, quête d'identité, Amitié, Lien avec la Nature, Angleterre

Née aux Indes où la chaleur est étouffante, délaissée par sa mère, que l'on disait très belle, Mary Lennox, 10 ans, est envoyée vivre chez son oncle en Angleterre suite à la mort de ses parents et domestiques, tous emportés par le choléra.

Lorsqu'elle arrive à Misselthwaite, la propriété d'Archibald Craven située dans le Yorkshire, Mary est une fillette au teint jaune, désagréable et autoritaire.
Habituée à ce qu'on cède au moindre de ses caprices et qu'on la serve prestement, elle se heurte à la franchise de tous, qui n'ont que faire d'elle et doit apprendre à se débrouiller seule, à commencer par savoir s'habiller.

Encouragée par le babillage de Martha Sowerby, la jeune femme de chambre, elle arpente les nombreux jardins qui entourent la demeure, fait la connaissance du vieux jardinier Ben Wheaterstaff qui lui parle de roses et d'un lieu fermé, et suit un rouge-gorge dont le nid se situe au-delà d'un mur...

Eh ben, t'en as une gentille voix quand tu lui parles à lui !
On dirait presque une vraie p'tite fille !

Curieuse et persévérante, elle va découvrir tout à tour une clé dorée enfouie dans la terre et une porte cachée sous du lierre. C'est ainsi qu'elle entre dans le Jardin Secret, fermé depuis dix ans, depuis que la femme de son oncle mourut suite à un tragique accident survenu dans ce jardin qu'elle chérissait tant.

Désireuse de le voir revivre, Mary y passe tout son temps, bientôt aidée par Dickon, le frère cadet de Martha. Jeune garçon de 12 ans, la nature n'a aucun secret pour lui. Il sait y faire avec les plantes et les animaux viennent à lui spontanément. Ensemble, ils préparent le jardin pour le printemps.

C'est comme un jardin magique...
... un jardin de conte de fées...
Un jardin dans lequel le temps se serait arrêté.

Dans le manoir, des bruits étranges intriguent Mary. Et elle est persuadée qu'il ne s'agit pas uniquement du vent qui mugit dehors comme le prétend Martha. Des pleurs résonnent. Lorsque la pluie s'abat sur la lande, Mary explore les pièces, découvre des peintures, des bébés souris, et une porte cachée sous une tapisserie.
Une nuit, réveillée par des cris, elle se faufile jusqu'à cet endroit interdit...

Adaptation du roman éponyme de Frances Hodgson Burnett (publié en 1911), cet album le restitue à merveille.
La couverture est une superbe invitation à suivre Mary et le rouge-gorge pour découvrir ce Jardin mystérieux et les secrets qui entourent cette propriété.

Maud Begon pare ses planches de nuances de verts qui nous immergent, nous restituant le froid de l'hiver, puis le printemps renaissant, avec l'éclosion des fleurs et de leurs couleurs.

Le jeune Dickon est représenté tel un esprit de la nature, habillé de vert et les oreilles dépassant de son épaisse chevelure rousse, ce qui leur donne une forme elfique.
(Les nœuds roses de Mary dans ses cheveux semblent donner aussi peu à peu cette forme aux siennes).
Lorsque Mary fait sa connaissance, il joue de la flûte pour des animaux réunis autour de lui. Le parallèle avec Peter Pan (personnage créé en 1904 par J.M. Barrie) est saisissant et renvoie à l'intérêt de l'époque pour le paganisme et aux croyances édouardiennes d'alors quant aux multiples bénéfices du jardin.
Bienfaits physiques et émotionnels que Maud Begon restitue parfaitement à-travers le personnage de Mary.
Son expression renfrognée, son teint jaune, ses cernes disparaissent peu à peu. Son épanouissement lui donne des couleurs, lui fait ouvrir les yeux et les bras, pour un émerveillement candide sans cesse renouvelé. Rejoint par le nôtre !

Alors que l'Inde est représentée comme un lieu uniforme de douleurs, l'Angleterre apparait comme salvatrice et régénératrice.

T'auras qu'une envie ce sera d'te lever en mêm'temps qu'le soleil et d'passer la journée le nez en l'air à compter les hirondelles.