Intéressant de parler de harcèlement en faisant de la victime non pas un élève mais un prof. Le texte montre les ravages de l’effet de groupe, de l’influence toxique d’une poignée de meneurs que personne n’ose contrarier, auxquels personne n’ose s’opposer. Et au-delà, il montre l’importance pour la jeune fille de s’intégrer coûte que coûte, à la fois pour ne pas sentir exclue et pour éviter de devenir la prochaine harcelée en cas de résistance ou d’opposition.
Bien sûr Léa est mal à l’aise. Elle suit sans cautionner, elle assiste sans s’offusquer, du moins de manière frontale. Impossible pour elle d’afficher son intime conviction que tout va beaucoup trop loin, impossible pour elle de sortir du cercle infernal dans lequel elle est entrée et dont elle a trop peur de sortir. Adèle Tariel a su placer le curseur au bon endroit pour éviter la caricature et rester dans une forme de réalisme qui rend les réactions de chaque protagoniste d’une totale crédibilité. Son récit s’avère au final aussi poignant que dérangeant.
Un court roman parfait pour aborder la question du harcèlement en poussant les lecteurs à la réflexion.
La meute d’Adèle Tariel. Magnard jeunesse, 2021. 96 pages. 5 ,90 euros. A partir de 15 ans.
La dernière pépite de cette année scolaire partagée avec Noukette