Bilan des lectures de mai et juin
J’ai réussi à lire pas mal ces deux derniers mois, dans des genres très variés ! Du côté féminisme j’ai enfin lu Les Couilles sur la table de Victoire Tuaillon, sur la construction des masculinités, et j’ai également craqué pour la revue La Déferlante avec le premier numéro « Naître : aux origines du genre ? » que je dois chroniquer mais en deux mots : je recommande (et je me suis abonnée du coup je parlerai par ici des prochains numéros également). Toujours en non-fiction et sur le genre, j’ai eu un coup de cœur pour Une histoire de genres : Guide pour comprendre et défendre les transidentités, de Lexie que tout le monde devrait lire. Un autre magazine que j’ai lu : Tempura n° 4 sur les croyances japonaises qui était toujours aussi fantastique.
Côté fiction, j’ai enfin pris le temps de me replonger dans une lecture en espagnol avec Les Vilaines, de Camila Sosa Villada. Pour un sujet très dur, l’autrice arrive à y incorporer tellement d’émotions et de poésie que c’était très touchant. Je réalise que c’est mon seul roman de ces deux derniers mois !
J’ai en effet eu beaucoup de lectures graphiques, pour commencer Les Gardiennes du grenier, d’Oriane Lassus, une chouette bande dessinée jeunesse sur les chauve-souris. J’ai eu un coup de cœur énorme pour le comics Mooncakes, de Wendy Xu et Suzanne Walker : magie, diversité, superbes dessins, que demande-t-on de plus ?
Enfin, j’ai lu beaucoup de manga (comme d’habitude j’ai réalisé qu’il fallait que je les rende bientôt donc j’ai enchaîné les lectures…) : The Promised Neverland T18 et T19 de Kaiu Shirai et Posuka Demizu, mais aussi des nouvelles découvertes avec Altaïr T1 et T2 de Kotono Kato (intéressant mais très dense), The Ancient Magus Bride T1 et T2 de Kore Yamakazi (je suis intriguée et j’ai très envie de voir ce que donnent les prochains tomes) et Area 51 T1 de Masato Hisa (pareil, j’ai le deuxième tome encore à lire).
J’avais tout un plan de lectures queer pour le mois de juin et finalement la vie en a décidé autrement mais les livres que j’ai mis de côté seront tout de même mes prochaines lectures donc je vous en parle probablement le mois prochain
Florilège de chroniques lues
Les miscellanées d’Usva a chroniqué deux livres qui m’ont tapé dans l’œil, Les jeunes mortes de Selva Almada tout d’abord, mais aussi J’ai décidé de ne pas être mère de Chloé Chaudet et son partage sur le sujet est aussi intéressant que touchant.
Sur Planète Diversité, deux chroniques qui sont venues enrichir ma wishlist : One Last Stop de Casey McQuiston et Raybearer de Jordan Ifueko.
Fille d’album a écrit un article « Les femmes scientifiques dans la littérature jeunesse » qui compile différentes représentations de femmes scientifiques avec des recommandations et je l’ai mis de côté parce que j’irai piocher dedans pour mes futurs cadeaux !
Pour une lecture plus académique, Patrick Farges a fait un compte-rendu de l’ouvrage La crise de la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace, de Francis Dupuis-Déri et c’est publié dans la revue Genre sexualité & société.
Revue du web
Dans le monde de la véganie
Comme je continue à avoir des questions, notamment de mon entourage, mais que je vois aussi circuler des inepties sur les réseaux au sujet du soja, je recommande la vidéo de La Petite Okara sur le sujet : « SOJA = DANGER », qui fait le point sur les mythes derrière tout ça (spoiler : non le soja n’est pas dangereux).
Sinon ce n’est pas tant l’antispécisme que l’appréciation des animaux dits domestiques mais l’épisode du podcast Émotions consacré aux animaux était très chouette : « Ces boules de poils qui nous apaisent ».
Recettes
Je n’ai pas testé tant de nouvelles recettes que ça ces deux derniers mois mais c’était généralement pour des plats frais, comme la « Creamy Vegan Cucumber Salad » de Minimalist Baker ou des « Japanese Cold Somen Noodle » du site My Japanese Recipes.
Beaucoup moins « frais » mais non moins délicieux, j’ai adoré le « Baked Vegan General Tso Cauliflower » de Vegan Richa qui décidément, fait de très chouettes recettes.
Côté genre et féminisme
Pour toustes celleux qui n’ont toujours pas compris l’importance ou la pertinence de la non-mixité, cet épisode de Quoi de Meuf sur le sujet reprend les bases et les approfondie : « #131 – La non-mixité pour les nul.les ».
J’ai beaucoup aimé ce texte de Caroline Dejoie, publié sur le carnet de recherche des Jaseuses : « Faire pleurer les HSBC comme programme politique », c’est aussi étonnant que drôle et mordant.
Concernant le genre, je recommande toutes les vidéos de XY Media et « La non-binarité face à la colonisation » avec Kelsi Phụng était particulièrement intéressante.
Ce portrait de Joséphine Butler rappelle à quel point les figures de femmes importantes dans l’histoire, ici à l’époque victorienne, ont été oubliées ou effacées, heureusement « Histoire : la croisade féministe de Joséphine Butler » écrit par Frédéric Regard et publié sur Philomel fait le point.
Enfin une bande dessinée sur l’importance de la traduction et d’une perspective féministe dans cette approche, ici plus précisément avec la traduction de L’Odyssée par Emily Wilson à partir du manuscrit grec : « Les sirènes de l’interprétation : Variation genrée d’un grand classique » par Elsa Abderhamani et Julia Burtin Zortea, dans le numéro 9 de Glad!
Convergence des luttes
Anne Baillot a publié un très chouette article sur Digital Intellectuals : « Un autre numérique reste possible » qui fait le point sur la question et c’est d’autant plus nécessaires au vue de ces derniers mois.
Dans le podcast Le code a changé, Xavier de La Porte s’intéresse à « L’autobiographie numérique d’Ovidie » avec cette dernière, notamment sur ce qu’on retrouve – ou pas – d’elle sur Internet. C’était très intéressant d’avoir également la vision d’Ovidie elle-même sur cette question.
Puisque je parle d’Ovidie, j’enchaîne sur la superbe série de podcast qu’elle a faite avec Tancrède Ramonet sur « Vivre sans sexualité » qui aborde notamment l’asexualité, l’abstinence ou encore la sortie de l’hétérosexualité, je recommande vivement l’écoute de ces épisodes !
À propos de sexualité, de représentations et notamment des Pride, Jessie Gender a fait une vidéo récapitulative sur « Why Kink is Inherent to Pride (& Why It’s Complicated) » qui remet les points sur les « i » et donne un peu de perspective. Sur le même sujet, Watts the Safeword avait fait une vidéo qui se concentre sur d’autres points donc les deux me semblent complémentaires : « Kinksters Discuss if Kinks Belong at Pride ».
En parlant des Prides, l’une des revendications principales cette année était la PMA et Camille a fait le point sur la question dans son podcast avec deux épisodes : « La PMA, c’est quoi ? » et « La PMA, pourquoi ça passe pas ? ».
Concernant les orientations sexuelles, Clara Joubert a publié sur Les Ourses à plumes un article au sujet peu réjouissant mais non moins important : « Les thérapies de conversion : entre psychiatrisation de l’homosexualité et fondamentalisme religieux ».
Deux articles de revues particulièrement intéressants, le premier sur les liens entre neuroatypie et queerness : « L’expérience d’une double différence : quand l’autisme croise la diversité sexuelle et de genre » écrit par Maude Laflamme et Line Chamberland pour le volume 24 de Genre, sexualité & société ; le second porte sur la traduction : « Écrire, traduire, publier : la convergence des luttes », publié dans le volume 9 de Glad! par Oristelle Bonis, Touriya Fili-Tullon, Souad Labbize et Roula Sadaki.
Enfin, une nouvelle BD d’Emma sur les enfants neuroatypiques (TDAH ou sur le spectre autistique) et la perception de leurs parents – et plus particulièrement de leurs mères : « Juliette et Louis ».
Pop culture, tu l’aimes, tu l’analyses
Côté littérature, le carnet de recherche Monde du Livre a publié un article de Dorine sur « La représentation dans la littérature jeunesse : un manque de diversité qui pose problème ». Pour la revue Comicalités, il s’agit de faire le point sur un classique des comics mainstream et son histoire éditoriale : « Telling The Killing Joke: How Editorial Intent Co-constructs a Comic » et c’est écrit par Romain Becker.
J’ai également beaucoup apprécié l’article « The pitfalls of inventing an alien civilization » de Charlie Jane Anders et publié sur Polygon. Ladyknightthebrave, dont j’ai déjà parlée sur le blog, a encore frappé avec un nouvel vidéo essai fabuleux, cette fois-ci sur le film 1917 : « In The Moment: A 1917 Video Essay ».
Musique
J’ai acheté les deux albums de Chilla, Mūn et Karma, du coup je les ai pas mal écoutés ces derniers mois. De même pour l’album The Kids are Coming de Tones and I que j’aime énormément !
Sujets divers
La newsletter de Titiou Lecoq pour Slate est toujours aussi merveilleuse et dans « Les Darmanades » elle revient sur dix phrases prononcées par l’actuel ministre de l’intérieur et les analyse. Vous vous en doutez, mais c’est pas glorieux.
Ce que j’ai fait en mai et juin
Les mois de mai et juin ont été particulièrement chargés, que ce soit au niveau planning ou émotionnellement : je passais un concours en juin pour lequel je me préparais depuis plusieurs mois, donc entre le boulot et les révisions j’avais assez peu de temps libre (que j’occupais à lire du coup).
Mais j’ai tout de même eu l’occasion de passer un week-end avec ma famille ce qui était top, et un autre week-end à la montagne quand il commençait à faire très chaud par chez moi donc c’était parfait. Depuis que le concours est fini j’ai aussi revu des ami⋅es que je n’avais pas vu depuis longtemps et ça fait beaucoup de bien, surtout quand c’est dans un restau autour d’un bon repas végane !
Et j’ai aussi eu le temps de regarder pas mal de choses ces deux derniers mois…
Dont beaucoup de films queer, comme Saving face qui était drôle, Chutney Popcorn était particulièrement touchant, pareil pour The Journey. Le film Eat the Rich était aussi surprenant que fabuleux, je le recommande vraiment si vous aimez l’humour noir ! J’ai découvert Créatures célestes que j’ai beaucoup aimé, je reste très perplexe sur le cheminement de Peter Jackson entre ce film et Le Seigneur des Anneaux, c’est si surprenant ! Better than Chocolate était une petite merveille.
Le court métrage Woman Dress sur la mythologie native américaine dure quelques minutes seulement mais vaut le visionnage.
Le documentaire Shakedown sur la culture des clubs lesbiens noirs-américains était très chouette parce que je ne connaissais pas du tout cette histoire et ce milieu. Je m’étais préparée à la sortie de la saison 2 de Océan en regardant la première et tout le monde devrait la regarder. La série documentaire Sorcière Lisa était aussi chouette à découvrir, quel personnage !
J’ai trouvé la seconde saison de la série Special moins bonne que la première.
Du côté des super-héros et super-héroïnes, j’ai regardé Falcon et le Soldat de l’Hiver, pour lequel j’attendais pas grand-chose donc ça passe le temps même si le queerbaiting est très décomplexé. J’ai plus accroché à WandaVision qui était surprenant et touchant. Le film Thunder Force sur Netflix était un peu n’importe quoi ? Mais c’était drôle à regarder.
Je ne sais pas trop pourquoi mais j’ai eu une folle envie de me replonger dans des animes, j’ai donc découvert Great Pretender qui était sympathique mais pas trop mon genre je pense. Violet Evergarden en revanche était une merveille, c’est très dans le pathos en revanche donc soyez prévenu⋅es mais ça fonctionne complètement pour moi, j’ai donc enchaîné avec le premier film. Je me suis ensuite lancée dans L’attaque des titans, une éternité après tout le monde, et quel voyage. J’ai beaucoup aimé, même si j’ai mes doutes sur la fin qui m’a laissée très perplexe. Aussi, je suis pas mal fâchée contre Netflix et ses sous-titres français qui reflètent pas du tout la non-binarité de Hansi Zoe. En série d’animation également, j’ai regardé la seconde saison de Love, Death + Robots qui était très chouette.
Deux courts-métrages qui risquent de vous tirer des larmes mais qui valent le coup : Colette: The French resistance fighter confronting fascism sur Youtube et Quoi qu’il arrive, je vous aime sur Netflix.
Puis j’ai regardé pas mal de films divers et variés, comme Terminator : Dark Fate qui était un bon film d’action quoique trop long. Toujours en science-fiction, Ex Machina est une merveille, depuis le temps que je voulais le regarder je comprends l’engouement. Dans un genre tout différent, j’ai profité de la disponibilité de Captain Fantastic sur Arte (qui fait ma culture cinématographique ces temps-ci) pour le regarder et c’est un très beau film. De même pour Une affaire de famille, un film japonais sur des marginaux, ou encore Moi, Daniel Blake qui est aussi mordant qu’émouvant. D’ailleurs, le documentaire Il était une fois… « Moi, Daniel Blake » vaut le coup d’œil.
Petite parenthèse pour cette série documentaire sur Arte sur les œuvres d’art, Merci de ne pas toucher ! qui est fabuleuse puisque pleine d’humour, de référence contemporaine et très originale dans sa façon de présenter les tableaux et leur histoire.
Enfin, deux films disponibles sur Netflix et centrés sur des personnages de femmes, quoique diamétralement opposées : I Care a Lot et La femme à la fenêtre qui m’ont tous deux beaucoup plu.
Si vous êtes arrivé⋅es jusqu’au bout, déjà bravo à vous, mais surtout passez un très bel été et prenez soin de vous !