Cette fois, ça y est ! J'ai suivi, avec une certaine passion je l'admets, les aventures de toute la fratrie Bridgerton et j'ai quitté, avec regret je l'avoue, Hyacinthe et Gregory ce week-end. La magie de Julia Quinn a encore opéré dès les premières phrases : le ton, l'ambiance, les caractères des personnages, tout est là pour nous faire passer encore un très bon moment de lecture.
Voici la quatrième de couverture : Les jeunes gens ne se bousculent pas pour demander la main de Hyacinthe, la cadette des Bridgerton, trop fine mouche, trop sincère. Certes, mieux vaut être seule que mal accompagnée, il n'empêche qu'elle commence à se demander si elle ne va pas finir vieille fille. Et ce n'est pas la rencontre avec Gareth Saint-Clair, aristocrate à la réputation sulfureuse, qui risque d'y changer quoi que ce soit. Encore que... La découverte d'un journal intime en italien qu'elle se propose de lui traduire pourrait bien jouer un rôle inattendu. Contrairement à la plupart de ses congénères, Gregory, le benjamin des Bridgerton, ne vit que dans l'attente du " grand amour ". Il croit l'avoir trouvé en la personne de lady Hermione Watson, éblouissante beauté dont, hélas, le coeur est déjà pris. Qu'à cela ne tienne, Gregory va accepter l'aide de Lucinda Abernathy, la meilleure amie de l'angélique Hermione, pour parvenir à ses fins.Ici, ce que j'ai apprécié immédiatement c'est que Gregory et Hyacinthe sont de totales découvertes pour les lecteurs qui les ont connus très jeunes lors des premiers tomes. Ils sont un peu à l'écart du reste de la fratrie mais constituent un duo détonnant et très plaisant. De plus ou moins loin, Violet et Anthony veillent et guident les cadets sur le chemin du bonheur.
Dans ces deux histoires, un élément nouveau commun : la question de l'origine et de la naissance. Gareth Saint-Clair doit composer avec un père détestable qui le méprise sans qu'il sache pourquoi, et quand il le comprend enfin, cela remet en question toutes ses perspectives. Lucinda Abernathy, orpheline, est à la merci de son tuteur, son oncle qui, officiellement, ne lui veut que du bien, mais ne se préoccupe que de sa propre sécurité. Si les deux Bridgerton cherchent, à l'instar de leurs frères et sœurs, le véritable amour, ils devront composer avec de nouvelles données : jusqu'à quel point sont-ils prêts à se sacrifier ?
J'ai aimé, chez Hyacinthe, retrouver la fougue et la révolte que l'on devinait chez Eloïse, mais qui n'étaient finalement pas complètement exploitées dans le volume qui lui était dévolu. Hyacinthe, plus indépendante, très peu à cheval sur les convenances, va aller plus loin que ses sœurs avant elle et va même mener une enquête digne d'Indiana Jones. C'est exactement ce que j'attendais de sa sœur aînée et ce fut un délice de découvrir sa répartie, sa passion et sa maladresse.
Gregory, éternel romantique, est touchant par son désir de trouver sa place dans la fratrie et de s'accomplir dans l'amour alors qu'il en ignore encore tout. C'est finalement, de tous les frères Bridgerton, celui qui m'a le plus émue...et qui m'a le plus fait rire. Sa relation avec Lucy est vive, électrique, reposant sur la provocation et le défi. J'ai aimé aussi qu'il y ait un rôle pour Kate, la vicomtesse Bridgerton, mise de côté depuis sa romance avec le frère aîné. Elle est fine, amusante et loyale.
Et voilà, Bridgerton, c'est fini. 3000 pages d'intrigues amoureuses et familiales dans une Angleterre corsetée et guindée, et pas une seule page d'ennui. Aucun regret. Je ne sais pas si les réalisateurs de la série parviendront aussi bien que Julia Quinn à maintenir l'intérêt du lecteur à travers ces huit destinées. Chapeau bas l'artiste !
Priscilla