L’écrivain revient sur ses voyages effectués depuis trente ans aux quatre coins du monde. Voyages professionnels le plus souvent, pour des magazines, mais qui tous ont en commun de participer à sa grande quête quasi spirituelle, retrouver l’Eden, le paradis terrestre, lui-même synonyme de forêts. Vosgien de naissance, Tristan Savin fait le lien entre ce berceau natal forestier et sa passion pour les arbres qui va le conduire de l’Amazonie à l’Asie du Sud-Est, de Bornéo à Madagascar et des îles du Pacifique au Mexique avec quelques détours plus modestes en France.
Il n’est pas question ici de crapahutages féroces dans des jungles hostiles, mais d’expéditions planifiées avec guide, chauffeur et couchage confortable – quand c’est possible – le soir (« Je contemplai toute la soirée ce spectacle unique au monde, une coupe de champagne à la main. ») Nous l’accompagnons dans ces périples qui l’émerveillent à juste titre et nous nous réjouissons de le savoir heureux à mener le combat de sa vie, à savoir, « défendre la forêt tropicale, menacée de disparition » par la faute de l’homme.
Tout ceci est fort sympathique et doit être encouragé, mais comment dire sans être désagréable ? Ca m’a semblé gentiment ennuyeux, mais et je le concède, c’est une question de point de vue. Le récit est enlevé, comme un bon article lu dans le magazine Géo, plein de détails pédagogiques sur la faune, la flore, la géographie etc. Sauf que je n’ai pas appris grand-chose à quelques exceptions près. Peut-être suis-je trop vieux, peut-être que j’ai trop lu, peut-être que je suis blasé (ok, là il n’y a pas de peut-être !). J’ai aussi regretté l’absence de dates, à quelle époque était-il ici ou là ? Tout évolue si vite qu’on ne sait pas trop si ce qu’il décrit est toujours d’actualité… Par ailleurs, cette sorte d’obsession à voir des signes partout, confère un léger mysticisme.
Pour compléter l’enseignement diffusé à ses jeunes lecteurs, Tristan Savin convoque ses prestigieux collègues de Pierre Loti à Jim Harrison en passant par les explorateurs dont les livres nous ont fait rêver.
Objectivement c’est un bon livre ou du moins très correct mais qui ne m’a pas enthousiasmé plus que cela. Mais comme il est écrit pour défendre la bonne cause, je m’incline.