Ce fut une grande joie pour moi de retrouver Alexandre Dumas avec un autre de ses grands romans : Les Trois Mousquetaires. Au bout de dix pages, la magie a opéré de nouveau : l'auteur est un Grand, un conteur né qui nous embarque corps et âme dans des aventures d'un autre temps dont je n'ai pas pu me défaire.
Voici la quatrième de couverture : Le vrai d'Artagnan incarnait déjà le courage et le panache. Arrangée par le génial Dumas, sa rencontre avec le colossal Porthos, le précieux Aramis, Athos le grand seigneur, le propulse dans la légende et la jeunesse éternelle. " Tous pour un, un pour tous ! "Avec eux, il défie Richelieu et son espionne, la perfide Milady de Winter, il sauve l'honneur de la reine compromise dans une intrigue amoureuse avec le duc de Buckingham, il s'éprend de Constance, fille d'aubergiste et lingère royale.
Ensemble, ils se couvrent de gloire au siège de La Rochelle, se jettent sur les routes d'Angleterre, et entrent dans la légende.
J'ai trouvé l'histoire plus simple que celle du Comte de Monte Cristo (dont vous pourrez retrouver ici mes chroniques du tome I et du tome II), elle est de fait un peu plus historique et un peu moins psychologique que celle d'Edmond Dantès (oui, dans mon cœur, il est indétrônable) mais elle est également prenante.
On rencontre dès le début d'Artagnan venu se faire connaître de M. de Tréville à Paris, à cheval sur une bête risible et un équipage plus que limité. Nous entrons donc de plain-pied dans un roman d'apprentissage. D'Artagnan va grandir, commettre des erreurs, apprendre, découvrir l'amour, l'amitié et la trahison. J'ai beaucoup ri au début du roman à cause du caractère nerveux et impulsif du jeune Gascon : ses rencontres avec Athos, Porthos et Aramis sont inoubliables. Chacun des héros est décrit finement : chaque caractère est unique. Athos est le sage, le réservé, l'ami le plus précieux. Porthos, c'est le fanfaron, le Matamore du groupe. Aramis est l'homme de foi, celui qui fait ce qu'il doit mais ne se sent pas vraiment à sa place. D'Artagnan sera alors l'incarnation de la jeunesse avec sa fraîcheur, sa naïveté et sa vivacité. Ensemble les quatre amis deviendront invincibles et ce sera plus que nécessaire vu tout ce qui leur arrive.
Avant d'évoquer les événements, je ressens le besoin de m'arrêter sur les autres personnages. Je me suis beaucoup attachée à M. de Tréville, un homme droit, juste qui aime profondément ses soldats. A l'exact opposé, j'avoue avoir ressenti une réelle fascination pour Milady. Démoniaque, la jeune femme est tout simplement l'incarnation du Mal. Dans Le Comte de Monte Cristo, c'est la jalousie, la cupidité qui ont poussé les ennemis d'Edmond à le dénoncer, ils n'avaient pas en tête que les conséquences seraient aussi tragiques. Ici, Milady agit uniquement par orgueil et elle le fait avec une finesse incroyable. Elle maîtrise tout : son corps, les expressions de son visage, celles des autres, les rouages politiques, financiers. Elle est le diable fait femme mais elle en devient extraordinaire. Bien plus que Richelieu à mon humble avis.
Une fois que les personnages sont campés, il me faut vous donner une idée de l'aventure. De duels en escarmouches, nos quatre amis se font rapidement remarquer par Richelieu, alors qu'ils sont des soldats du roi. Dès lors, ils travaillent contre les intérêts du Cardinal. Ils vont devoir sauver la reine de la honte, faire le siège de la Rochelle, sauver une lingère en détresse, aller en Angleterre, y sauver un duc, rétablir la justice et la vérité au sujet de Milady, se révéler des secrets, prouver leur valeur. Le rythme ne faiblit jamais, chaque action dévoile un indice supplémentaire sur l'étendue de la toile d'araignée politique. C'est bien simple, je me suis régalée, du début à la fin. Et je lirai avec un immense plaisir, la suite des aventures de ces mousquetaires auxquels je me suis profondément attachée, dans Vingt ans après.
Priscilla