2021, 423 pages.
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d'aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.Lorsqu'elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d'habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l'image que Sandrine en a.
Pourtant, l'atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu'un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d'entre eux ne quitte-t-il jamais l'île ?
Qu'est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d'un sang qui n'est pas le sien... Sandrine, la trentaine, reçoit la lettre d'un notaire lui indiquant le décès d'une grand-mère qu'elle n'a jamais connue. Elle doit se rendre sur une île normande afin de débarrasser la maison. Mais cette île semble receler d'étranges secrets. En 1949, un drame terrible a eu lieu. Qu'est-il arrivé aux enfants envoyés en camp de vacances pour se reconstruire? Pourquoi Sandrine n'a-t-elle jamais entendu parler de cette île? Elle va s'efforcer de découvrir la vérité ... Jérôme Loubry a l'art de vous perdre dans les méandres de cette histoire. Il faut lire ce roman en mettant de côté toutes les hypothèses possibles et inimaginables et se laisser porter par l'intrigue qui va et qui vient. Se perdre, un peu comme Sandrine, c'est le leitmotiv de ce roman.
Il y a d'abord cette alternance entre deux temporalités: l'île de 1949 et l'île de 1986 sur laquelle Sandrine mène son enquête. On passe d'une partie à l'autre du roman en se demandant où l'auteur veut en venir, en se disant également qu'on a trouvé la solution, résolu l'énigme. C'est bien mal connaître l'auteur qui nous pousse toujours plus loin .
Comme des poupées russes , ses intrigues multiples se déploient les unes après les autres. Le lecteur s'enfonce de plus en plus dans les méandres d'une enquête retorse , sombre, d'une noirceur sans nom. Je me suis complètement laissée happée par ces emboîtements d'histoires. Alors si j'avais deviné le final de l'intrigue, j'ai trouvé quand même ça fort de la part de l'auteur de nous mener ainsi en bateau de A à Z. Je comprends les lecteurs qui parlent d'une claque livresque . Je regrette d'avoir cherché à deviner à tout prix le fin mot de l'histoire.Je ne peux que vous conseiller " Les Refuges ". Laissez vous surprendre par cette intrigue diabolique et retorse.