Pour bien finir le mois, voici ma deuxième lecture en catégorie Blanche pour le PAI 2020 : ouvrez votre esprit aux voyages…
279 pages – M+ Éditions – Broché – E-Book (03/2020)
La couverture ne m’emballait pas, et si je n’avais pas été jurée pour le PAI, je n’aurais sûrement même pas lu le résumé. Celui-ci a tout de même piqué ma curiosité, mais je craignais une histoire trop à l’eau de rose. Puis, partant du principe que la catégorie « romance », c’était la pièce d’à côté, j’ai ouvert ce livre sans savoir à quoi m’attendre…
Ce qu’il en est :
Mélisende et Guillaume, respectivement professeure de chinois et architecte, filent le parfait amour. Un jour, en se baladant dans une brocante, ils dénichent un tableau étrange pour lequel ils ont un coup de coeur. Au second plan, derrière le portrait d’une jeune chinoise, se trouve un couple qui leur ressemble trait pour trait, mais beaucoup plus âgé.
Les détails sont très parlants, et cet univers leur est familier.
Ils partent alors en Chine, en quête de la jeune modèle du tableau. Ce voyage va bouleverser leurs vies.
« Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître. »
(Marguerite Yourcenar)
Quand on lit cette épigraphe en prologue, on n’imagine pas une seconde le voyage qui nous attend.
Florence Tholozan nous plonge d’abord au début du XXème siècle pour nous présenter la passeuse d’offrandes. Ces premières pages sont juste magiques.
Puis retour au présent, l’étude du tableau, les doutes, l’envie, le départ… L’arrivée à Pékin – Beijing ! – sa grandeur, ses ruelles et ses hutongs vont nous mener à Yangshuo et sa rivière Li. Et je dis bien « Nous », parce que j’ai vraiment embarqué avec Guillaume et Mélisende !
L’auteure connaît clairement la région qu’elle décrit, elle est bien documentée sur les traditions et rituels, et ça donne du corps à son récit. On se laisse porter par l’atmosphère dépaysante de l’Empire Céleste, son mode de vie, ses transports cocasses, ses mets parfois curieux mais souvent délicieux, les fumets qui atteignent nos narines au détour d’une allée sur le marché, ses rizières, ses thés : on est vraiment sur place, il ne manque que les photos en guise de souvenirs.
Et l’intrigue n’est pas en reste !
Nos deux héros récoltent les indices qui leur manquent tambour battant, mais le tout est de comprendre et digérer les informations qu’ils percevront comme un séisme émotionnel et viscéral. Leur vision de la vie s’en trouvera changé à jamais.
Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Les personnages et leurs réactions sont vrais, leurs sentiments sont exploités à bon escient et leurs réactions en découlent naturellement. J’ai aimé la narration selon les différents points de vue et les attentes de chacun. Même si on devine des choses au cours de la lecture, on prend un réel plaisir à lire le roman jusqu’au bout.
Ce livre est un petit bijou (dont l’écrin mériterait d’être retravaillé, c’est vrai) ciselé d’émotions justes et parsemé de sagesse, avec une pointe de poésie et quelques paillettes de magie – ou de foi, selon votre état d’esprit.
Ça faisait longtemps qu’un livre ne m’avait pas fait un tel effet. Merci à l’auteure de l’avoir écrit, et au PAI de nous l’avoir fait découvrir.
Alors comme Guillaume et Mélisende, découvrez vite La Chinoise du Tableau…
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