Premier Sang

Qui dit septembre dit rentrée, et qui dit rentrée dit… nouveauté littéraire !
Comme tous les ans, le dernier Amélie Nothomb était très attendu. A-t-il tenu ses promesses ?

Premier Sang

180 pages – Éditions Albin Michel – Broché – E-book (08/2021)

Ce qu’il en est :
Comme toujours avec Amélie Nothomb, la 4e de couverture est succincte : « Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre ». Ajoutée à la photo de la couverture elle-même, ça m’a donné envie de renouer avec cette auteure que je n’avais pas lue depuis deux ans.


Dès que j’ai eu le livre entre les mains, j’ai lu les premières lignes pour découvrir l’entrée en matière et le ton que l’auteure allait donner à son roman. Après trois phrases, j’ai su qu’il me plairait.

« On me conduit devant le peloton d’exécution. Le temps s’étire, chaque seconde dure un siècle de plus que la précédente. J’ai vingt-huit ans. »

On est tout de suite plongé dans l’histoire. Après un bref chapitre où la situation est décrite en détails, les suivants remontent le temps, et nous parlent de l’enfance du personnage principal – Patrick Nothomb – depuis sa naissance jusqu’à cet instant inéluctable où tout bascule. D’une manière ou d’une autre.
On découvre un enfant touchant, qui ne demande rien d’autre que l’amour et l’attention maternels, dont il n’aura que quelques miettes selon les divers événements de la vie.

Le récit est très ancré dans la réalité, et pour cause : il s’agit de morceaux choisis de la vie du père d’Amélie Nothomb sous forme de conte. L’auteure reste fidèle à son écriture sans ambages et parfois piquante, ce que j’apprécie particulièrement chez elle.
Elle nous fait découvrir ici comment le petit Patrick s’est forgé son caractère et sa personnalité dans des circonstances souvent précaires, à la limite de la maltraitance. Avec la timidité qui le caractérisait, il a su faire face, d’une manière qui lui est propre, à certaines situations qu’on ne lui envierait pas.
En lisant les quelques pages que nous livre ici sa fille, on se dit que sa carrière de diplomate est finalement une suite logique dans la vie de Patrick Nothomb.
Je n’en dirai pas plus sur l’histoire, pour ceux qui, comme moi, ne la connaissait pas avant Premier Sang.

C’est en tout cas avec plaisir que j’ai retrouvée cette auteure que j’ai découverte il y a près de 15 ans grâce à Journal d’hirondelle. Elle peut paraître étrange, certains la disent « perchée », mais ses livres traitent souvent de sujet profonds sous une apparence légère de conte ou de (longue) fable. Son style est toujours agréable à lire : des phrases courtes et un vocabulaire précis. Elle ne s’appesantit donc pas pour expliquer les choses en perdant le lecteur sur la route.

En bref, c’est un bon moment de lecture qui passe trop vite !