Titre : Apaiser nos tempêtes
Auteure : Jean Hegland
Date de parution : août 2021
Editions : Phébus
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Lorsqu’elles se retrouvent toutes les deux confrontées à une grossesse non désirée, Anna et Cerise réagissent différemment. La première, étudiante en photographie, choisit d’avorter tandis que la seconde, encore adolescente, garde l’enfant et décide de l’élever seule.
Les années défilent, jonchées de moments heureux mais également d’épreuves. Les deux femmes évoluent dans des milieux différents. L’une fonde sa famille dans un foyer douillet, l’autre se débat dans son rôle de mère célibataire qui a des difficultés à joindre les deux bouts.
Deux trajectoires de vie opposées qui finiront par se croiser.
Après le sublime Dans la forêt, Jean Hegland prend un virage complètement différent avec ce nouveau récit écrit il y presque deux décennies et qui nous est enfin traduit. Si le sujet est très éloigné du précédent, il y a cependant un point commun entre ces deux romans : la vitesse à laquelle se tournent les pages.
La romancière n’a pas son pareil pour vous embarquer dans ses histoires et cela peu importe la thématique abordée. La beauté de sa prose, la justesse avec laquelle elle explore toutes les facettes de la maternité. Tout est remarquablement bien narré et le tumulte des sentiments qui traversent les deux héroïnes est dépeint avec brio.
Elle évoque notamment la difficulté pour une mère de jongler entre sa carrière professionnelle et sa vie familiale, l’amour maternel incommensurable, la lourde responsabilité qu’elle endosse en devenant parent ou encore la déroute qui peut parfois découler de l’adolescence.
Chacune éprouve son rôle de mère de manière différente et les choix qu’elles feront auront des répercussions. La vie ne sera pas toujours tendre mais en dépit de la douleur, elles trouveront la force d’avancer.
En tant que mère, cette histoire a particulièrement résonné en moi. La fin ouverte m’a un peu frustrée car j’aurais vraiment aimé poursuivre mon chemin avec Anna et Cerise.
Une lecture intense, bouleversante, et une plume magnifique que j’ai quittée à regret.