Issue d’un milieu populaire, Violette rêvait d’une autre existence. Mais, rétive au travail comme aux études, elle préférera la vie facile. Prostitution, fêtes, mais aussi mensonges à répétition, manipulation et vol de ses propres parents, jusqu’au point de non-retour : elle finit par les empoisonner.
Je l’avoue, j’ai pris cette BD sans en lire le résumé, tout simplement parce que la couverture m’avait tapé dans l’œil. Et puis, j’avais tellement aimé Montagnes Russes de Camille Benyamina que je me suis dit que la probabilité d’être déçue était faible.
Je me suis donc plongée dans cette lecture sans en connaître réellement le propos. Grosso modo, je suis partie à l’aventure, la fleur au fusil, en espérant être surprise de mon choix. Dès les premières pages, le ton est donné. Nous voilà dans les années 30, Violette Nozière, une jeune femme, vit une vie dissolue. Courant les amants, mentant à ses parents, la jeune femme n’a pas froid aux yeux. Malgré la syphilis, elle continue à voguer de lit en lit. Mais lorsqu’elle tombe amoureuse, elle n’hésite devant rien pour satisfaire son amoureux. Elle ira même jusqu’à envisager le pire.
Eddy Simon nous narre donc l’histoire de cette terrible femme. Très vite, il nous montre la noirceur de sa personnalité, ainsi que son fonctionnement. Le lecteur se retrouve alors dans les coulisses de toutes ses combines. On voit l’envers du décor, le pourri sous le vernis. Savamment racontée, l’intrigue est addictive. L’ensemble monte en puissance au fil de la lecture, jusqu’au moment du procès. La fin a su me surprendre car Violette a beaucoup changé entre le début et la fin du récit.
Il faut dire que Violette Nozière est vraiment fascinante. Cette jeune femme au rouge à lèvres provocateur, attire les regards. Ses grands yeux séduisent quiconque la regarde et sa personnalité machiavélique a su prendre dans sa toile de nombreux hommes. Mais, suite à son procès, son comportement change. Elle gagne en humilité et en sagesse. Son évolution est impressionnante!
La fin de la BD propose un dossier avec des photos du procès. J’ai trouvé que cela donnait une autre dimension au scénario. Tout à coup, tout devient réel, palpable. Elle se tient là devant nous, plus présente que jamais. Cet ajout est donc très pertinent.
D’un point de vue esthétique, j’avais été emballée par la couverture et le contenu ne m’a aucunement déçu. L’esthétique est sublime. Camille Benyamina transforme Violette en une créature envoûtante. L’ensemble nous apparaît dans des nuances sépias qui collent parfaitement avec les années 30. Il y a pleins de petits détails dans les vignettes. Le travail est soigné et poétique. Les choix esthétique de l’illustratrice permettent de créer une ambiance vraiment particulière.
J’ai donc vraiment apprécié cette incursion dans la vie de Violette Nozière. J’ai été séduite tant par le scénario que par l’esprit graphique de cette BD envoûtante.
Cette semaine chez Moka.