J'ai retrouvé Miss B. César et leurs compagnons avec plaisir dans le tome 2 du Château des animaux que j'ai dévoré en moins d'une heure. Si vous ne l'avez pas vue, je vous remets le lien de ma chronique du premier tome : Le Château des animaux (Tome 1) de Félix Delep et Xavier Dorison
Nous avions quitté les animaux alors qu'ils avaient décidé de lutter contre Silvio et la milice par le rire et le ridicule. Nous les retrouvons en plein cœur de l'hiver, alors que les travaux sont plus rudes que jamais et nos animaux sont fidèles à leur première intention. Ils continuent à rire du pouvoir et ridiculisent, notamment les chiens. Pourtant, l'intrigue se corse quand les animaux souffrent physiquement du froid et doivent payer le bois qu'ils rapportent eux-mêmes. La colère commence à affluer et Miss B., sous les conseils d'Azélar, a bien de la peine à conserver l'objectif de la démarche, la non-violence. Les animaux sont de plus en plus de son côté, mais ont envie d'en découdre, prêts à perdre la vie si nécessaire.
" Espérons qu'ils restent dans la bonne direction... Chez des animaux insuffisamment préparés, la désobéissance peut devenir l'anarchie ! Croyez-moi, la démence de la foule est plus à craindre que la folie du despote, car moins maîtrisable, ce que nous devons craindre plus que tout, Miss B, ce n'est pas la violence de Silvio ou de la milice des chiens, mais la nôtre... "
Ce tome est celui de la guerre des nerfs ! Dans un premier temps, Miss B. doit imposer ses vues sur la situation face à des animaux plus forts, peut-être plus charismatiques. Dans un second temps, Silvio doit choisir entre céder à la pression de ses sujets pour qu'ils puissent travailler normalement et que lui puisse conserver son confort, mais en se désavouant, ou camper sur ses positions au risque de perdre en qualité de vie. Impulsif et peu intelligent, Silvio pourra compter sur sa cour : sa femme, ses chiens et ses cochons lui soufflent les solutions. Des solutions déplorables et aux conséquences désastreuses...
J'ai encore plus aimé ce second volet. Les tensions s'exacerbent et les dessins rendent magnifiquement la lutte des personnalités, des pouvoirs. Les conditions de vie des animaux et leur faiblesse progressive sont rendues avec brio par le crayon de l'illustrateur, j'ai été émue par l'expression des animaux malades, fatigués, en deuil ou en colère. Le scénario gagne en intensité : Miss B. s'affirme, mais paradoxalement se laisse dépasser par une situation qui se caractérise par la victoire de l'instinct de survie sur l'intelligence et la réflexion.
Il me tarde de savoir comment Miss B. va pouvoir rattraper SA révolution après l'ultime trahison de Silvio.
Et vous, vous connaissez ?
Priscilla