Les Nuées, tome 1 : Érémos
Par Nathalie BERNARD
Chez Éditions Thierry Magnier
Avertissements de contenu : Fin du monde, catastrophe naturelle, meurtre, validisme.
26 mai 2025.
Dans son carnet de bord, Lucie, astronaute, retranscrit avec émotion les premières heures de cette mission spatiale qu’elle prépare depuis des mois. La joie, le sentiment d’accomplissement, sont intenses. Mais ils seront de courte durée.
49e jour perpétuel de l’an 376 AGS.
Voilà quelques rotations que la mère de Lisbeth n’est pas rentrée. Aurait-elle osé s’aventurer par- delà les Brumes, sur la terrible mer des Nuées ? Dans l’engrenage sans faille qui régit la vie au cœur de la Cité d’Érémos, ce grain de sable pourrait bien tout faire basculer.
Deux récits, deux destins que des siècles séparent, reliés par la brûlure implacable d’un Soleil devenu perpétuel.
Demandé et reçu dans le cadre d’un partenariat, j’ai été enchanté à l’idée de lire un roman de science-fiction écrit par une femme ! Le premier tome des Nuées se présente bien, en tout cas.
Le récit est double : nous suivons dans un premier temps Lisbeth, Hydros chargée de faire reculer le désert, qui se trouve face à la disparition de sa mère, Pêcheuse chargée de ramener du poisson pour la ville. Même si quelques indices nous font comprendre que l’on est bien sur notre planète Terre, on comprend très vite que celle que l’on connait aujourd’hui a disparu depuis longtemps. Ça, c’est la partie de Lucie, astronaute dans l’ISS, qui nous raconte la fin du monde connu depuis l’espace grâce à son journal de bord.
Une histoire en deux temps qui nous accompagne tout le long de notre lecture. J’aime beaucoup ce principe dans la littérature, cette dualité dans le fond et la forme. Cela offre une dynamique intéressante au récit, les passages d’abord calmes et contemplatifs de Lucie finissent par peindre les urgences du désespoir d’un chapitre qui se tourne. (Et quel chapitre !)
Si je n’ai pas trouvé de défauts dans la forme, le fond du roman m’a fait tiqué à plusieurs reprises. Les relations amoureuses ont été – à mon sens- mal intégrées au récit. Nous lisons que Lucie développe dès son arrivée à l’ISS un intérêt pour Anton, l’un de ses collègues, et l’argument qu’ils ont chacun une famille de leur côté est vite mis en travers du chemin de cette émotion. Un accent particulier a été mis là-dessus sans qu’il y est de réel développement et cela m’a dérangé dans ma lecture. Une impression d’inachevé.
De la même manière, lorsqu’un relation amoureuse ou intime se concrétisait, je les ai trouvé bancale, qui semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Vraiment, tout l’aspect relationnel du roman est à mon sens raté, pas assez abouti. Il y a une maladresse qui rend tout étrange, hors de la réalité. Ce serait un point à retravailler, même s’il n’a pas gâché non plus ma lecture.
Un point me questionne également : Les Nuées aura un tome deux. C’est acté, c’est plié, c’est comme ça. J’ai pourtant trouvé qu’Érémos se suffit à lui-même. La fin est belle, elle offre une ouverture assez large pour nous faire rêver d’une suite mais également assez fermée pour que l’on finisse notre lecture le ventre rond. Je me retrouve donc à me questionner sur ce que l’autrice nous fera découvrir dans ce second tome et à craindre que la suite ne soit pas aussi passionnante qu’Érémos.
J’attends donc, plein d’impatience et d’inquiétude.
Oui, oui et oui ! Je recommande Érémos malgré ses petits défauts. J’ai lu le livre d’une traite, désirant en savoir plus sur ce nouveau monde encore en construction, sur cet ancien monde qui s’auto-digère.