Petit tour d’horizon des sorties BD qui me tentent pour ce mois de septembre.
Coming in – Elodie Font et Carole Maurel
Sortie : le 29 septembre 2021 (Payot)
Résumé : Le récit bouleversant et drôle de l’acceptation de son homosexualité par une jeune fille, de ses 15 ans à ses 30 ans, sous la forme d’un roman graphique poétique et sensible.
«« Quand on évoque l’homosexualité, on pense souvent au «coming out», ce moment où l’on s’ouvre à nos proches de notre différence. Dans mon cas, le plus difficile a été de me le dire à moi-même, de faire le deuil de tout ce que j’avais projeté, de faire le deuil de mon hétérosexualité. » «D’oser, enfin, être celle que j’étais depuis toujours. De faire mon «coming in».»»
«Coming in» raconte une quête d’identité impérieuse, vitale : le déni de soi d’abord, la souffrance infinie qui en découle, jusqu’à la libération et la jouissance d’être soi-même, quand le moi social et le moi intime s’alignent, enfin.
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#J’Accuse…! – Jean Dytar
Sortie : le 1er septembre 2021 (Delcourt)
Résumé : De 1894 à 1906, l’affaire Dreyfus défraie la chronique. L’auteur en décortique les mécanismes et nous la fait vivre comme si elle se déroulait aujourd’hui, avec nos moyens de communication. Cette mise en scène de l’espace médiatique met en évidence les dynamiques qui peuvent conduire à la polarisation de la société, à partir d’un événement initial devenu prétexte d’un grand conflit de valeurs…
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Un poulpe à la gorge – Zerocalcare
Sortie : le 1er septembre 2021 (Cambourakis)
Résumé : Après le succès de Kobane Calling et dans la lignée de Oublie mon nom, un roman graphique de formation décalé, mêlant humour et gravité, dans lequel Zerocalcare revient sur trois moments de sa jeunesse lui permettant de souligner les premiers questionnements existentiels, l’importance cruciale de l’amitié et les désillusions qui surgissent à l’approche de l’âge adulte. Le tout à travers un narrateur possédant un véritable don de l’autodérision, impitoyable avec ses faiblesses qui peuvent aussi être les nôtres.
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Taxi ! – Aimée De Jongh
Sortie : le 8 septembre 2021 (La Boîte à Bulles)
Résumé : Qu’elle soit à Los Angeles, Paris, Jakarta ou Washington, Aimée est fréquemment amenée à se déplacer en taxi. Comme elle l’explique aux chauffeurs, elle n’a pas de permis de conduire, elle qui vient des Pays-Bas et qui, comme beaucoup de néerlandais, se déplace essentiellement à vélo.
Dans Taxi!, la jeune autrice se met en images au cours de quatre courses qui l’ont marquée. Quatre trajets qui ont constitué autant de rencontres avec des chauffeurs qui, s’ils semblent au premier coup d’œil bien différents, partagent de nombreux points communs, à commencer par leur amour du football et leur admiration pour le joueur néerlandais Johan Cruijff dont ils déclament le nom, à peine Aimée a-t-elle mentionné son pays d’origine…
Qu’ils soient taciturnes, affables ou peu attentifs au trafic, ces derniers, une fois la glace brisée, ouvrent une fenêtre sur leur cœur et partagent leurs histoires, leurs doutes, leurs peurs. Qu’il soit question de la mort, de la religion ou de la société, chacun a son avis propre et beaucoup à dire…
Ainsi, plus que faire œuvre autobiographique, Aimée de Jongh cherche avant tout à nous faire découvrir ces conducteurs que l’on côtoie bien souvent sans les voir, sans prendre le temps de les écouter.
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L’enfer est vide, tous les démons sont ici – Marie Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden
Sortie : le 1er septembre 2021 (Glénat)
Résumé : Adolf Eichmann est l’un des grands architectes de la «solution finale» mise en place par le IIIe Reich. Après la guerre, celui qui a mis tant d’acharnement à organiser et optimiser l’annihilation des juifs parvient à s’exiler en Amérique du Sud où des agents du Mossad le capturent en 1960. Son procès à Jérusalem, l’année suivante, est un événement historique : pour la première fois, les juifs vont eux-mêmes juger officiellement un de leurs bourreaux. Le monde entier a le regard braqué vers la capitale israélienne et les caméras filment l’ensemble de la procédure, du jamais vu. Au cours d’un procès qui dure huit mois, le récit technique de l’industrialisation de la solution finale et les documents d’archives sont présentés, disséqués, commentés. Cent onze rescapés de la Shoah sont appelés à comparaître, chacun d’eux bouleversant l’auditoire. Ce procès judiciaire d’une forte ampleur médiatique et historique – mais également politique – s’enrichit de débats intellectuels, comme le travail d’Hannah Harendt sur la «banalité du mal». Dans ces mois difficiles, une leçon d’humanité doit passer. Passera-t-elle par une condamnation à mort d’Adolf Eichmann? L’exécution de celui qui s’est employé à organiser l’extermination de 6 millions d’êtres humains a-t-elle un sens? Jeanne Amelot, Shimon Abécassis et Hannah Arendt, tous trois présents en tant que journalistes pendant les audiences, s’interrogent.
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Mes mauvaises filles – Zelba
Sortie : le 8 septembre 2021 (Futuropolis)
Résumé : En 2006, deux sœurs aident leur mère à mourir. A sa demande, elles donnent la mort à celle qui leur a donné la vie. Après Dans le même bateau, Zelba signe un roman graphique bouleversant et lumineux sur cet acte vertigineux. Elle évoque le moment, à la fois intime et universel, de la perte d’un être cher. Il aura fallu 13 ans à Zelba pour raconter cette histoire, croiser ses souvenirs avec ceux de sa sœur, changer certains noms et romancer en partie. Elle aborde de front l’euthanasie, ou la mort assistée, sujet qui suscite des débats contradictoires en Europe. Forte de son expérience, elle milite pour que chaque personne puisse choisir, le moment venu, de mourir comme elle l’entend. A quel moment les soins palliatifs se transforment en acharnement thérapeutique ? Combien de temps peut-on décemment prolonger l’agonie ? Peut-on décider de mourir ? L’euthanasie, ou la mort assistée, est une question délicate à laquelle les pays d’Europe répondent de manière très différente. C’est en tout cas un sujet sensible qui parle à tout le monde. Le jour de la mort de Vincent Lambert, le 11 juillet 2019, Zelba décide de raconter les derniers instants de la vie de sa mère et dans quelles circonstances sa sœur et elle ont accepté de l’assister à mourir. Cette histoire, Zelba la porte en elle depuis 13 ans et avait tenté plusieurs fois de la raconter avant de renoncer. Ce jour-là, elle comprend qu’il est temps de témoigner et partager cette expérience douloureuse et universelle.
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Georgia O’Keeffe – Luca De Santis et Sara Colaone
Sortie : le 2 septembre 2021 (Steinkis)
Résumé : 1949. Depuis la mort d’Alfred Stieglitz trois ans auparavant, Georgia s’est réfugiée dans son Ghost Ranch au Nouveau Mexique, avec ses copines Maria Chabot, Anita Pollitzer et la secrétaire Doris Bry, pour faire l’inventaire du patrimoine de photos et de dessins de Stieglitz. À travers ce travail complexe, Georgia retrace son propre chemin, dans la vie et dans l’art : de l’école des arts (Chicago 1905) jusqu’à la consécration comme première artiste femme américaine (1943) et à sa carrière des dernières années.
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Amore – Zidrou et David Merveille
Sortie : le 15 septembre 2021 (Delcourt)
Résumé : On ne présente plus Zidrou, il a ce pouvoir, rare, de provoquer des émotions, de remuer vos sentiments… Avec Amore, il a cousu sur mesure pour son dessinateur épris de culture italienne, une de ses plus belles oeuvres. Qu’elles finissent mal, qu’elles finissent bien, impossible de rester de marbre devant ces histoires d’amour portées par l’immense talent pictural de David Merveille.
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Alice Guy – Catel & Bocquet
Sortie : le 22 septembre 2021 (Casterman)
Résumé : En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d’un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l’histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l’Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre. Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l’époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton. Elle meurt en 1969, avec la légion d’honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films – perdus et oubliés. C’est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
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Les lions endormis – Sylvie Gaillard, Joana Balavoine et Fanny Montgermont
Sortie : le 1er septembre 2021 (Grand Angle)
Résumé : Joana n’a jamais connu son père, Daniel Balavoine, décédé avant sa naissance. Les deux âmes n’ont fait que se croiser. Alors, Joana se cherche une identité et une légitimité. Tiraillée par une culpabilité inconsciente, elle trouve refuge dans la drogue qui lui donne l’illusion que tout va bien. La dégradation de son état physique est un électrochoc. Elle doit combattre cette emprise qui la dévore et lui dérobe une partie d’elle-même. Cependant la tâche s’avère plus compliquée que prévu, car la drogue est pugnace. On ne la quitte pas en un claquement de doigts.
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Autopsie d’un imposteur – Thomas Campi et Vincent Zabus
Sortie : le 22 septembre 2021 (Delcourt)
Résumé : Un polar qui se déroule dans les années 50, à Bruxelles, capitale défigurée par les travaux de L’Exposition Universelle. Un polar existentiel entre un maquereau citant Shakespeare et un héros cherchant à trouver coûte que coûte sa place dans un monde trop moderne pour lui. Un polar où il sera question de prostitution estudiantine, de vieilles bourgeoises, de pieds humains congelés et de jolies indics…
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L’étrange voyage de R.L. Stevenson – Fabien Grolleau et Jérémie Royer
Sortie : le 17 septembre 2021 (Dargaud)
Résumé : Romancier bien sûr, essayiste unanimement reconnu, grand voyageur, enfant puis adulte à la santé très fragile et l’imagination débordante, Robert Louis Stevenson est un des plus grands, sinon le plus grand écrivain de la fin du XIXe siècle. Admiré de ses contemporains et de ses successeurs, il n’aura eu de cesse d’écrire et de faire entrer la littérature dans la modernité, mêlant les genres, abolissant les frontières entre roman d’aventures ou «jeunesse» et «grande» littérature. Il meurt à seulement 44 ans, dans les îles Samoa, dernière étape de sa vie voyageuse.
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Degas – Rubio et Efa
Sortie : le 17 septembre 2021 (Le Lombard)
Résumé : Fondateur du mouvement impressionniste dont il fut l’un des critiques les plus impitoyables ; trop bohème pour les bourgeois et trop bourgeois pour les artistes… Edgar Degas était un homme de paradoxes. Un solitaire, qui n’aima qu’une seule femme sans jamais la courtiser. Et c’est en compagnie de cette dernière qu’au crépuscule de sa vie, Efa et Rubio ouvrent les pages des carnets de Degas pour tenter de percer le mystère de ce génie pétri de contradictions.
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Bons baisers de Limon – Edo Brenes
Sortie : le 8 septembre 2021 (Casterman)
Résumé : De retour chez sa mère, au Costa Rica, un jeune étudiant s’empare d’une boîte de photos anciennes. En fouillant dans les clichés des années 1940, 1950 et 1960, et en interrogeant les témoins de ce passé, il retrace une histoire familiale secrète, nouée autour d’un triangle amoureux entre une jeune fille et deux frères. Les zones d’ombre se combinent avec les lumières de la ville portuaire de Limón sur la côte caraïbe, la nostalgie avec la violence. Dans ce premier roman graphique inspiré par sa propre histoire familiale, Edo Brenes construit un récit d’une grande maîtrise, dans lequel les dialogues et les dessins des photos originales se combinent pour tisser une habile narration entre passé et présent.
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Dans l’ombre du Mont Blanc – Alice Chemama
Sortie : le 17 septembre 2021 (Dargaud)
Résumé : Dans le cadre d’une bourse soutenu par le Ministère de la Culture et de l’Éducation Nationale, Alice Chemama se retrouve implantée en Haute-Savoie pour mener à bien un projet artistique avec une classe de CM2 autour du patrimoine local. Nul air pur ni sommet rutilant, la ville de Marnaz est située dans les tréfonds de la vallée de l’Arve, réputée pour son taux de particules fines et son leadership dans l’industrie du décolletage. Idyllique. Bien décidée à en découdre avec l’histoire et la culture du coin, et malgré l’intervention d’un invité surprise (ce bloody coronavirus), elle entreprend d’aller à la rencontre de faits et légendes enfouis dans la mémoire des Alpes : quels mythes trouve-t-on derrière les images bucoliques de montagne et suggestions touristiques qui sortent en premier sur internet? Et quelle réalité trouve-t-on dans l’ombre de la star locale, le mont Blanc?
Bonnes lectures !