Grand Union – Zadie Smith
Gallimard (2021) Collection Du monde entier
Traduction de l’anglais par Laetitia Devaux
Je l’ai déjà écrit, j’ai du mal avec les nouvelles ! Qu’est-ce qui m’a pris de choisir ce recueil en tête de gondole à la médiathèque ? Peut-être l’étiquette
Nouveauté sur la couverture ? Ou bien enfin l’occasion de découvrir la plume de Zadie Smith, sur laquelle j’ai souvent lu du bien au hasard des articles de blog ou de magazines, mais dont je n’avais jamais réussi à dénicher un des romans à la médiathèque ?
Eh bien, pas sûr que j’en sache plus sur l’écriture de Zadie Smith après la lecture de ces nouvelles, tant elles sont disparates, autant sur les sujets évoqués que dans les styles d’écriture !
D’ailleurs, je suis passée complètement à côté de certains textes, incapable d’en retirer ce qu’avait voulu dire l’auteure, quel était son propos, que voulait-elle démontrer.En revanche, certaines nouvelles m’ont beaucoup plu, parce que pour une fois, je ne suis pas restée sur ma faim.
Ainsi, Bien sous tous rapports raconte les difficultés que rencontre Donovan pour se sortir des griffes de sa mère, pour échapper au cocon familial d’un petit théâtre de marionnettes, et pour être lui-même dans sa vie amicale et scolaire. Une intrigue en moins de vingt pages, où tout est dit, sans superflu mais sans que je me sois sentie frustrée au pont final.
De même,
Mlle Adèle et les corsets est une histoire bien ficelée (c’est le cas de le dire quand il est question de corset !), bien enlevée en vingt-cinq pages, qui dit tout ce qu’on peut ressentir dans une boutique quand on est regardée de travers et que l’on sait avoir sa propre originalité.
J’ai été émue par Une sacrée semaine et son héros, Michael Kennedy McRae, humble et persévérant, dont on découvre les mésaventures au fil des pages.
J’ai lu avec intérêt
Déconstruire l’affaire Kelso Cochrane, basée sur une affaire réelle de meurtre non-élucidé à l'origine d'émeutes raciales à Londres en 1959. Dans ces quelques textes, j’ai, pour une fois, trouvé que l’histoire racontée était tout à fait à l’aise dans le format de la nouvelle, qu’il aurait été superflu de l’étirer pour en faire autre chose. En revanche, j’ai parfois regretté de ne pas sentir davantage le point de vue de l’auteure. Elle n’exprime aucun avis, elle ne fait que décrire sèchement des situations. Quelquefois, le sens de l’histoire est évident, bien sûr, mais à d’autres moments, j’aurais aimé qu’elle soit plus démonstrative ou au moins plus explicative sur son objectif.
Entre la lecture de ce recueil et la rédaction de ce billet, j’ai commencé un autre roman de Zadie Smith, Ceux du Nord Ouest et je sais déjà que la démonstration et l’affichage de ses idées personnelles ne sont pas au programme, là non plus ! Il va falloir s’y faire…