Auteur : Florian Dennisson
Éditions : Chambre noire
Paru le : 15 juin 2021
448 pages
Thème : Thriller/Polar
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
Ma note :
Résumé
« Une jeune fille disparaît sans laisser aucune trace. Onze ans plus tard, elle réapparaît mystérieusement.À l'époque, l'évènement tragique met en émoi toute la région et Maxime Monceau, alors jeune gendarme, s'en souvient encore. Aujourd'hui adjudant-chef, il est affecté à l'enquête et doit tenter de répondre aux nombreuses questions qui entourent l'affaire. Qu'a subi Victoria Savigny pendant ces onze années ? Où était-elle ? D'autres filles sont elles en danger ?
Les heures tournent, le kidnappeur court toujours et à la progression difficile de l'enquête en raison de l'ancienneté des faits, s'ajoute l'arrivée massive de journalistes en quête de scoops que le retour inespéré de la jeune femme a attirés.
Désormais spécialiste du langage non verbal, Maxime saura-t-il décrypter l'étrange récit de la jeune femme pour retrouver le ravisseur et sauver les potentielles autres victimes ? »
Ma chronique
Je remercie l'auteur pour m'avoir permis de découvrir sa plume et surtout de m'embarquer dans cette enquête par le biais du site simplement !
Lorsque je suis tombée sur le résumé, je savais que j'allais aimer, mais pas à ce point. Victoria était une adolescente de15 ans lorsqu'elle a disparu. La police a fait de nombreuses recherches qui n'ont rien donné. Tous les ans, à la même époque, sa mère reçoit une lettre qui dis toujours les mêmes mots : qu'elle doit penser à elle, car elle ne la reverra jamais. Sauf que 11 ans plus tard, l'ado devenue femme est impliquée dans un accident de voiture suite à un pervers de la route. Cette femme revenue d'entre les morts va faire parler la gendarmerie, les journalistes, mais également tous ceux qui la connaissaient, avant. 11 années que tous veulent savoir ce qui s'est produit. Entre les vautours qui veulent gagner de l'argent sur le dos de cette réapparition et ceux qui veulent la vérité pour retrouver celui qui la kidnappée et appliquer la loi. La Vérité, c'est justement ce qui va être compliquée à obtenir, car pour être capable de l'entendre, il va falloir détecter les signes et les bons.
Une enquête qui nous tient en haleine dès le début, avec la mère de Victoria qui sait qu'elle aura une lettre, comme tous les ans. Quelques mots sur une feuille de papier qui lui indique que sa fille est en vie, mais qu'elle n'aura plus la chance de la tenir entre ses bras. Un frisson d'angoisse de toutes mères qui n'a plus de nouvelles de son enfant dès suites de son enlèvement. Une disparition qui a fait longtemps parler dans la région, mais une autre enquête quelques années après qui l'a reléguée au second plan. Durant tout ce temps, sa mère garde l'espoir de la savoir en vie, de savoir qu'un jour elle reviendra et lorsque cela arrive, le choc est toujours présent. 11 années, c'est long pour une ado devenue femme, pour une mère qui attend dans l'angoisse un retour. Mais surtout pour celui qui est toujours dans l'ombre et qui risque de repasser à l'attaque. Car Victoria s'est échappée de son bourreau, pas vrai ?
L'auteur nous entraine dans un enchainement de rebondissements qui nous donne la voie à suivre. Vous pensez que l'histoire est simple et que la gendarmerie va réussir à retrouver le coupable ? C'est à la fois vrai et faux, la complexité vient déjà dans le fait qu'il y a des années à rattraper, des souvenirs à garder en mémoire. Être obligée de raconter tout ce qui s'est passée sans savoir par où commencer. Être obligée de se souvenir de tout ce qu'elle a subi pour arrêter le coupable oui, mais les traces sont là, qu'elles soient physiques et mentales. Le plus difficile n'est pas de cacher un bleu ou une trace sur le corps, c'est de guérir de la douleur que l'on a ressentie durant toutes ses années. Celle où le Mal absolu a pris possession de son corps si jeune pour en faire ce dont il le désirait. Une douleur si intense qu'elle est capable de faire oublier un nom, un visage, mais pas la sensation de fuir en pensées. Dans chaque enquête il y a une victime, un bourreau, un lieu, une sensation, une mauvaise parole, un geste de trop. L'Oubliée est cette femme qui ne veut pas qu'on la regarde comme la fille qui a été enlevée, kidnappée, violée, séquestrée. Elle veut pouvoir vivre.
Victoria est devenue une femme avec un passé sombre, bien plus sombre que tous peuvent penser. Sa famille est très croyante, pratiquante, oserais-je dire une secte ? Pas spécialement, mais la limite n'est pas loin. Toujours est-il qu'elle doit faire face aux diverses questions des autorités, des journalistes qui n'hésitent pas à passer outre certains barrages. Plus les heures passent et plus les questions deviennent pointilleuses, l'enquête avance difficilement car ne plus se souvenir du temps mis pour arriver à cette fameuse autoroute ou encore ne jamais avoir vu le visage de son bourreau... Elle est revenue, mais à quel prix ? La peur est toujours présente, celle d'être utilisée de nouveau, de n'être rien, de ne pouvoir rien faire, qu'il puisse la retrouver... Cette femme est une victime et revenir dans une maison où seule la chaleur du bois est la seule température qui pourrait la raviver nous donne le ton. Ce dernier n'étant pas chaleureux. Entre les doutes du père qui ne la reconnais pas et cette mère trop possessive, elle semble étouffer et lorsque le point final est posé, nous savons pourquoi.
Ce pourquoi que Maxime Monceau va découvrir est bien pire que tout. Cet homme qui est obligé d'avoir un supérieur avec lui à chaque instant, qui voit un psy au début du livre et raconte son rêve qui n'en est pas un... Maxime est un homme que la vie n'a pas été un cadeau. Son passé lui revient en face sous la forme de sa sœur qu'il n'a pas revu depuis 20 ans. L'auteur nous laisse explorer les failles, les faiblesses de cet homme, mais aussi son côté plus professionnel. Lorsqu'il sent quelque chose, il ne lâche rien. Ce n'est pas un mentalist, ni un profiler, mais cela y ressemble un peu, dans le sens où il a une formation de synergologie : tout est dans la surveillance des gestes, des réactions et ça c'est un point très intéressant dans ce livre. Je dois bien avouer qu'à force, plus j'avançais dans le livre, plus je cherchais les failles de ses coéquipiers et surtout j'avais envie de trouver qui était la taupe de l'histoire. Car bien entendu, l'enquête est déjà assez compliqué comme cela et en plus une journaliste arrive à avoir les informations en même temps que l'équipe ? C'est impensable, alors il va falloir fouiner : vite et bien.
L'enquête est décryptée lentement, nous prenons le temps d'assimiler les informations que nous recevons et cela nous emmène dans notre imaginaire. Qui est derrière tout cela ? Que s'est-il réellement passé ? Nous avons le temps de nous poser de nombreuses questions et de tomber bon ou pas en fait xD. Lorsque vous pensez que c'est terminé, un rebondissement de plus nous tombe dessus et c'est l'horreur absolument qui nous pend au nez. Comment cela a bien pu arriver ? Je ne cesse depuis la fin du livre de me demander comment on peut laisser faire cela... C'est à la fois rageant et soulagée que j'ai quitté cette enquête en sachant qu'au final, justice sera faite, d'une certaine manière. Dans cette enquête, en plus de Maxime qui est un élément central et Victoria, nous avons également Boris que nous découvrons un peu plus au fil des pages. Le fameux coéquipier de Maxime qui le surveille longuement. Ils ne s'apprécient pas au début du livre et à la fin c'est un peu mieux, mais il ne faut pas trop pousser non plus. Maxime et Boris c'est pas une histoire d'amour, mais niveau boulot, ils se respectent un minimum. Tout deux ont des points communs sans le savoir dans leur passé. Peut-être que cela les aidera pour plus tard ? Sans compter que prendre une balle pour l'autre, cela devrait aider un peu plus ! D'autres personnages gravitent autour de ces personnages. La sœur de Maxime, sa petite-amie, ses collègues de travail, l'oncle qui semble cacher des choses, les parents de Victoria, l'avocat, les journalistes...
Ce livre est le second des épisodes de Maxime, mais on ne ressent absolument pas le besoin de lire le précédent, même si j'ai une très grosse envie de le lire, rien que pour la plume de l'auteur que j'adore ! (Je précise, j'adore la plume hein, je ne connais pas l'auteur) Cette fameuse plume qui est fournie, recherchée apportant pleins de détails et de descriptions et du vocabulaire que nous n'employons pas souvent (ou que nous ne lisons pas souvent) C'est un sacré avantage ! En allant fouiner sur le site de l'éditeur/auteur, "La Liste" sera ma prochaine lecture de cet auteur, c'est certain. Le résumé m'indique qu'il va être comme celui-ci : une histoire complexe, des personnages travaillés, des rebondissements. La vie d'un policier n'est pas facile et lorsque la famille s'en mêle, c'est bien compliqué pour ressortir indemne de tout ce qui se passe.
En conclusion, un polar qui nous tient en haleine, une enquête diablement bien menée avec de nombreux rebondissements, des personnages travaillés qui sont réalistes. Je me note le suivant pour passer un aussi bon moment de lecture si ce n'est plus, parce qu'il faut bien être honnête, j'ai envie d'en savoir plus sur ses retrouvailles avec sa sœur entre autres.
Extrait choisi :
« L'intervention inutile du grand blond lui fit contracter les muscles de sa mâchoire. Il avait dit ça pour asseoir son autorité, car les deux savaient pertinemment que les outils offerts par la synergologie pouvaient être utilisés à l'insu de tous. Au lieu de hocher la tête pour acquiescer, Maxime bouscula ses habitudes et relança son supérieur :
— Je ne sais pas si mes méthodes te foutent la trouille ou quoi, mais elles ont l'air de t'emmerder à un point que je n'imaginais pas.
Les jointures des mains de Boris, crispées sur le volant, blanchirent.
— La trouille ? Ah ah ! dit-il avec un rire gras et un regard qui traduisait tout sauf l'amusement. Tant que tu en fais pas bouger des trucs à distance ou cramer des crucifix, t'inquiète pas, Maxime, je pourrai dormir tranquille. Je te demande juste de ne pas évoquer tes méthodes, comme tu dis, ni devant les parents ni devant la gosse. Qui sait le traumatisme qu'elle a subi, je n'ai pas envie qu'on débarque avec nos gros sabots.
Dixit le blond d'un mètre quatre-vingt-dix-huit au visage carré, à la coupe en brosse façon militaire et chaussé de rangers montantes. Quelle ironie. »