La mémoire dans le sang

Par Claires123

Un bon livre noir à vous mettre sous les crocs la dent, ça vous dit ?
Alors découvrez La mémoire dans le sang, troisième finaliste de sa catégorie pour le PAI 2020.
Si vous aimez les légendes vampiriques et les enquêtes sous haute tension, vous êtes au bon endroit…

299 pages – Éditions Amanite– Broché – E-Book (06/2020)

La couverture indique d’emblée le contexte, et son esthétique évoque celles de La communauté du Sud (Charlaine Harris). Mais la comparaison s’arrête là ; Marie Compagne nous plonge ici dans un univers bien différent.

Ce qu’il en est :
À Lille, la capitaine de police Sybille Lievic se trouve face à un corps dont la mise en scène fait froid dans le dos : un confessionnal, une posture de pénitent, la trace de deux canines dans le cou, et un vers qui semble tout droit sorti d’un rituel païen.

Habituée aux histoires de vampires diverses, j’ai été agréablement surprise par celle-ci. On flirte évidemment avec l’univers fantastique (et fantasque !) des vampires, mais Marie Compagne a aussi su créer tout un monde réel et palpable autour de leurs légendes. L’enquête de Sybille nous mène, par le biais d’un forum en ligne, dans les soirées underground des fanatiques du genre.
En plus, l’auteure a la bonne idée de nous éviter les clichés de la gousse d’ail, le reflet absent du miroir ou le cercueil en guise de lit.
Parallèlement, le récit retrace l’enfance d’Elvire, atteinte de xeroderman pigmentosum (maladie des enfants de la lune), et toutes les contraintes et frustrations qui en découlent. Ces moments pénibles forgent le caractère de la fillette, qui transforme sa faiblesse en atout au fil des ans.

Au gré des pages et de l’enquête, on découvre les personnalités attachantes de Sybille et Elvire, quoique très différentes, chacune apportant sa part d’humanité au récit. Les autres protagonistes, même s’ils sont présents, restent au second plan. Les chapitres ne sont pas trop longs, et coupés judicieusement pour donner son rythme à l’histoire. Aucun détail n’est omis, même quand d’autres cadavres sont découverts, et les meurtres reliés entre eux par leur modus operandi.
Petit à petit l’étau se resserre, et la capitaine Lievic va devoir se mettre à nu, et accepter de faire tomber les masques pour atteindre son but.

J’ai beaucoup aimé ces deux personnages féminins, toutes deux entières dans leur manière d’être et de fonctionner, aussi intransigeantes que généreuses pour qui en vaut la peine à leurs yeux. J’ai aussi apprécié cette façon d’aborder le mythe du vampire, et son utilisation dans l’histoire. Ce livre fait suite à La nuit avalera le mal (Éd. Ravet-Anceau) – que je ne connais pas, mais qui va rejoindre rapidement ma PAL.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas gênant pour la compréhension de La mémoire dans le sang, puisque les quelques notes laissées par l’auteure suffisent pour en faire une lecture plaisante. J’espère retrouver prochainement une enquête de Sybille Lievic, et peut-être en découvrir davantage sur elle et d’autres personnages récurrents…

Bonne lecture, et à bientôt pour une prochaine chronique

Site officiel du PAI : https://www.prixdesauteursinconnus.com/

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