Jacob Portman est de retour chez lui, en Floride, là où tout a commencé. Et cette fois, son rêve est devenu réalité : Miss Peregrine et les enfants particuliers sont à ses côtés. Ces derniers découvrent, fascinés, le monde moderne. Afin de faciliter leur intégration, Jacob est chargé de leur donner des cours de normalité. Au programme : plage, baignade, et leçons particulières.. Mais la découverte d’un mystérieux bunker dans la maison de son grand-père va tout changer. Persuadé qu’Abe lui a laissé des indices pour sauver des enfants particuliers isolés, Jacob entraîne ses amis sur les routes. C’est le début d’un jeu de piste dangereux, à travers un long périple dans l’Amérique d’aujourd’hui, territoire étrange, aux espaces parallèles peuplés de créatures d’un autre temps.
Pourquoi ce livre ? Honnêtement, avec mon ressenti du premier tome mitigé, je n’aurai jamais cru atteindre le quatrième tome. Et pourtant, je dois reconnaître que mon avis se bonifie de volume en volume et j’ai finalement pris plaisir à me plonger dans celui-ci également.
Pourtant le décor, et par conséquent l’ambiance, évolue du tout au tout. Les années 30-60 sont remisées au fond du placard, les particuliers débarquent dans notre époque. C’est étrange mais surtout cela fait perdre le charme historique de l’ensemble. En effet, l’originalité de la première trilogie reposait sur son décor de guerre et ses boucles temporelles à des époques révolues. Malgré la présence de quelques boucles ici, c’est compliqué d’imaginer un Tim Burton réaliser cette suite car cela ne correspond plus à son esthétique. Pour autant ce changement de décor n’est pas déplaisant car il apporte une touche plus légère à l’ambiance et, en ce qui me concerne, je suis rentrée bien plus facilement dans l’intrigue grâce à cela.
L’intrigue elle-même suit le mouvement de la légèreté. Loin du devoir de libérer les amis prisonniers des Estres, Jacob et compagnie portent la casquette de l’aventurier et part au travers des Etats-Unis, sur les traces de son grand-père Abe. C’est d’ailleurs l’occasion d’en découvrir plus sur son ancêtre et son travail en Amérique, l’occasion d’en apprendre sur l’organisation des boucles sur le nouveau continent. Les missions que se donnent Jacob et les particuliers donnent du rythme à l’ensemble, ce qui ajoute une différence supplémentaire en comparaison avec les précédents opus. Même la fin m’a bien plu, avec son lot de mauvaises nouvelles qui collent bien à la saga. Je me demande comment le protagoniste va raccrocher et les wagons et je ne pense pas mentir en annonçant que j’ai hâte d’explorer la suite.
Je ne sais pas comment l’auteur se débrouille, mais il parvient toujours à ce que le petit groupe des particuliers ne soit jamais réuni au complet. Peut-être est-ce pour éviter une redondance des pouvoirs, mieux les exploiter selon les intrigues. En tout cas je trouve ça bien pensé car j’ai toujours l’impression de découvrir de nouveaux dons, notamment celui d’Enoch que j’avais totalement zappé - alors qu’il est puissant. Dans l’ensemble, j’ai pris plaisir à revoir tout le monde même si Emma m’a encore tapé sur le système, par ses réactions, ses petits secrets, ses airs hautains comme si sa souffrance l'élevait au-dessus des autres.
Le style d’écriture est très plaisant à lire. Je ne sais pas si c’était lié à l’ambiance assez lugubre, mais j’avais souvenir d’une atmosphère plus pesante par l’entremise d’un style assez lourd, sans être chaotique. Finalement ça s’est très bien lu, je n’ai pas vu les pages défiler.
Sans être un tome de transition, La Carte des jours tourne la page et ouvre un nouveau chapitre sur une ambiance plus saine et une intrigue plus aventurière avec, encore, une bonne dose de hasard. Les particuliers foncent tête baissée et on les suit avec empressement, avide de savoir où ça va nous mener. Suite au prochain épisode, et j’ai hâte !
15/20
Les autres titres de la saga :
1. Les Enfants particuliers
2. Hollow City
3. La Bibliothèque des âmes
4. La Carte des jours
5. La Conférence des oiseaux
6. Les Désolations de l'Arpent du Diable
- saga en cours -