Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi.
La police de l’Etat fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.
C’est une investigation sombre et mystérieuse fouillant dans les recoins les plus obscurs de la ville de Los Angeles qui s’engage, un périple aux confins de la folie qui risque bien de le mener jusqu’aux portes de l’enfer…
J’ai eu l’honneur de pouvoir lire Moon River avant sa sortie grâce aux éditions 6 pieds sous terre.
Ce n’est plus un secret, j’adore le travail de Fabcaro. Son humour corrosif a l’art de me séduire. En est-il de même pour cet opus?
Nous voilà donc plongé en plein tournage d’un western. Alors que tout se déroulait à merveille, un drame survient. L’actrice principale Betty Pennyway, a effectivement été agressée en pleine nuit, un immonde personnage lui a dessiné une bite sur la joue.
Pour ceux qui connaissent Fabcaro, vous noterez que l’auteur n’a pas perdu en sens de l’humour. Lire cette BD, c’est se lancer dans une enquête hors du commun. J’ai adoré ce scénario loufoque où les personnages se prennent tellement au sérieux. Les dialogues sont improbables tout comme l’histoire.
En effet, tout au long de l’enquête, Fabcaro nous propose de petites parenthèses qui le mettent en scène en plein travail. De la réaction de son éditeur, à celui de ses enfants, de sa sciatique à la « charmante » dame chez qui il va chercher son foin, tout y passe. Pour le coup, on a un peu l’impression d’assister au processus de création. Le scénario est donc très original.
Ne vous inquiétez pas, l’enquête sera bel et bien résolue à la fin de la lecture mais avant d’en arriver au dénouement, Fabcaro nous offre des situations hilarantes. J’ai énormément ri en lisant cette BD, qui m’a remis le moral au moment où j’en avais besoin.
Les illustrations sont fidèles au style de Fabcaro, mais ce dernier a pris le parti d’utiliser deux styles différents. Pour raconter son enquête, le style utilisé est très fin. On retrouve les personnages de Fabcaro parfois sans visage. Il y a très peu de couleurs et de décors. En revanche, pour les moments de sa vie, l’illustrateur a opté pour un style de dessin qui s’apparente plus à un dessin d’humour. Les personnages ont des trait plus épais, ils sont très expressifs mais là aussi peu de décor.
J’ai eu un vrai coup de cœur pour Moon River. J’ai beaucoup ri pendant cette lecture et comme à chaque fois, l’humour de Fabcaro a su faire mouche.